Allez je me réveille de mon auto-psycho-congratulation freudienne pour une analyse non moins psychologique, celle de la signalisation routière sur la presqu’île ibérique. Je ne me permettrai pas de donner des leçons de code de la route dont j’ai allégrement transgressé les lois à chaque passage en ville (sens interdits, feux rouges, …)
Mais Espagnols et Portugais ont la réputation d’être des conducteurs téméraires pour ne pas dire dangereux. C’est une question qui m’a beaucoup interpellé avant le départ mais après les avoir côtoyé pendant quelques milliers de km, j’ai pu me forger mon avis sur la question. Dans leur très grande majorité, ce sont des conducteurs nerveux, très respectueux du code de la route et des autres usagers en général, des cyclotouriste en particulier. Les rares exceptions rencontrées s’appliquent malheureusement et scrupuleusement à ternir le tableau en faisant preuve d’une bêtise rarement vue ailleurs (ailleurs c’est pour l’instant la France, à mettre à jour au retour de la grande boucle). Outre ce camionneur de Vigo qui a cru bon de me faire tâter son phare avant gauche pour ne pas bloquer le carrefour, j’ai croisé un pilote de rallye au Nord du Portugal qui m’a doublé à toute blinde avant de faire sauter sa 205 jojo touch sur la bosse 100m devant moi, le tout assorti d’un freinage frein à main au bout de la rue. Oui, nous étions dans un village ! J’ai également eu à déjouer le grand classique du Papy au carrefour : « J’y vais, j’y vais pas ? Trop tard ! Non j’avais le temps ! Maintenant c’est trop tard ! Non, j’y vais ! » Il attendra exactement le moment où je suis engagé dans le carrefour pour démarrer en trombe en ne manquant pas de me couper allégrement la route. Evidemment, trop conscient de son erreur, il s’enfuit à fond de première sous mes grognements de rage…
Mais comme souvent, la rumeur gonfle par la généralisation de ces cas particuliers… Tout ça pour dire la route est un lieu d’expression de tous les comportements et qu’à cet égard il faut constamment garder sa vigilance au plus niveau.
Comme dit plus haut, je trouve qu’Espagnols et Portugais ont globalement un grand respect du code de la route. Mais ce code est assez différent du notre sur certains points précis. Extraits.
Il existe un panneau omniprésent en Espagne et au Portugal et pourtant quasi-inexistant en France. Il m’a beaucoup fait rire au départ car il symbolise à lui seul toute la diplomatie dont les autorités ont du faire preuve pour canaliser les comportements routiers dans ces pays du Sud : La vitesse conseillée. Il s’agit d’un panneau carré, bleu, au centre duquel est inscrit la vitesse en caractères blancs. Les rares fois où je l’avais aperçu en France, ce sont dans les villes où les feux tricolores sont synchronisés en onde verte si l’on roule à cette fameuse vitesse conseillée. En Espagne, on le trouve presque partout. Globalement il est utilisé à chaque endroit dangereux uniquement pour son véhicule à grande vitesse. Je m’explique : un village, risque pour les piétons : Vitesse limitée obligatoire. Un virage serré en montagne, aucun risque à part pour toi : Vitesse conseillée, tu fais comme tu veux mais si tu te plantes, t’assumes !
Si l’on veut vraiment interdire, la signalisation est quasiment systématiquement doublée. Exemple : le début d’une ligne blanche continue pourrait suffire à marquer à elle seule l’interdiction de doubler. Mais dans les faits, elle est toujours accompagnée d’un panneau (souvent deux) d’interdiction de doubler… Pour la défense des conducteurs on peut objecter que les flèches de rabattement sont parfois en option.
Ce qui est très répandu également, à la fois au Portugal et en Espagne, ce sont ces feux tricolores souvent placés dans les villages qui passent au rouge si l’on roule au-dessus de la limitation. « Semaforo cerrado si mas velocidad. » « Le feu passe au rouge à une vitesse supérieure. » J’ai beau dire qu’ils respectent le code de la route, c’est comme en France : 55 au lieu de 50 dans les bleds c’est ultra répandu Mais au Nord de l’Espagne et au Portugal, ce feux est très largement respecté par un arrêt consciencieux. Par contre en Andalousie, ça ne passe pas vraiment, j’ai plus souvent vu ces feux au rouge qu’au vert mais ça ne fait frémir personne, tout le monde fonce et grille allégrement ce pauvre feu tricolore qui doit être une réminiscence des décorations de Noël de l’an passé. Mais je ne donnerai pas de leçons puisque moi aussi je les ai systématiquement grillé ces feux automatiques. Pour cause, mon vélo ne déclenche pas la cellule qui fait repasser le feu au vert et ce, malgré le poids accablant des mes sacoches !
J’e n’ai eu à faire face qu’à peu de problèmes sur la route pour l’instant et toujours sans gravité. Pourvu que mon étoile continue de me protéger.

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