10 avr. 2010

Agréable Kielce

Grand soleil, je me lève. On dirait que le ciel a expurgé tout le mal qu’il pourrait contenir. Le petit déjeuner est encore gargantuesque et je fais le plein d’énergie. J’en aurai bien besoin car la route pour rejoindre Kielce, ce sont quarante kilomètres bien vallonnés et épuisants. Qui a dit que la Pologne était plate ? Pour l’instant je ne crois pas avoir cumulé plus de 50 km de plat depuis mon entrée sur ce territoire. Mais ces paysages de campagne, ces petits villages ruraux sont d’une telle quiétude en ce samedi matin que mes efforts passent en second plan. Je suis ravi de découvrir chaque petit pré, chaque ferme ou chaque bosquet d’arbres perdu au milieu des terres labourées.
L’entrée dans Kielce est très aisée, la ville est moins monumentale que ma carte ne le laisse paraître. Le centre historique vaut vraiment le détour. La ville est très verte et offre un grand nombre de parcs ombragés où les habitants flânent. Il y a aussi beaucoup de petits églises toutes aussi mignonnes les unes que les autres avec leur clocher en cuivre vert et leur façade en briques. Je passe par le centre piétonnier pour aboutir au château de la ville. Un bel édifice du XVIII siècle très strict dans son architecture. Et lui aussi construit en briques rouges. La cathédrale est le point d’orgue de ma visite. Comme chaque fois elle traduit toute l’importance que ce peuple accorde à la religion catholique. Grande, élancée, ornée de milliers de détails d’une finesse inimaginable. Je ressors de la ville puis trouve rapidement un abri pour manger dans le premier village. Il se met à tomber des gouttes ; ces averses ressemblent fort aux giboulées de Mars (bien que l’on soit en Avril !) Les paysages traversés cet après midi sont semblables à ceux de ce matin mais le terrain s’aplanit peu à peu. La grande plaine polonaise me tend enfin les bras. Pour rompre la monotonie, je découvre de petites forêts et l’odeur de l’humus exhalée par l’humidité me fait penser aux paysages qui m’attendent en Finlande.
Une averse de grêle me cingle le visage, c’en est trop, je m’arrête pour aujourd’hui à Szydowiec. Cette bourgade est très belle. L’église est étrange avec son immense toit très pointu et bordé de deux façades en escalier. Elle n’en est pas moins belle. L’hôtel de ville est installé dans un petit bastion tout blanc et surmonté d’une grande tour carré ornée d’un magnifique cadran. Un peu plus bas, se trouve un joli parc et le château médiéval largement remanié au fil des siècles. Il est entouré de larges douves où les pécheurs passent le temps sans prendre le moindre poisson. Je rencontre Pawel qui se met en tête de me trouver une maison. Mais malgré son obstination, nous ne trouvons rien. Je repère une maison en construction et m’installe pour une douce nuit à l’abri alors que la pluie recommence à tomber.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Nombre de visites : compteur pour blog