30 mars 2010

Viszlat Budapest




Malgré ce lieu chauffé, je n’ai pas bien dormi. Les premiers bus pour Budapest partent à 4h30 du matin et j’ai été obligé de remballer mon couchage pour finir la nuit assis sur un banc. Cela ne me met pas de bonne humeur. Du coup, je décolle dès le lever du soleil avec l’idée de faire une longue sieste à midi. La route est assez monotone dans ces grandes plaines. Heureusement, il y a quelques forêts à traverser pour me changer les idées. Je profite des premières heures du jour pour rouler un maximum de kilomètres avant que le vent ne se mette à souffler. Je traverse Jászberény avant 9h00 et suis un peu déçu qu’il n’y ait rien à visiter. Seule la gare ferroviaire, construite dans le style d’une belle ferme à colombages, vaut le coup d’œil. Pour le reste, ce ne sont que coopératives agricoles et industries agro-alimentaires.
Je bifurque vers le nord et abandonne ainsi l’idée d’aller visiter Budapest. Choix qui peut paraître étonnant, mais il y a plusieurs raisons à cela. D’abord je dois retrouver mes parents en Slovaquie et je préfère me garder quelques jours d’avance en cas de mauvais temps (ce beau soleil ne peut pas durer éternellement). Ensuite, la taille de cette ville et de son agglomération m’effraient en la voyant occuper une page entière de mes cartes. Cela présage un trafic bien dense et une journée entière à chercher ma route pour entrer et sortir. Enfin, visiter les grandes villes me laisse toujours un arrière-goût amer. Si je veux entrer et sortir de l’agglomération dans la journée, il ne me reste que très peu de temps pour parcourir le centre. Au final, je ne peux que survoler la ville sans profiter pleinement de sa culture et de son ambiance. Mais je reviendrai ici en touriste lambda pour visiter ces grandes capitales de la Vallée du Danube que sont Prague, Vienne, Bratislava et Budapest.
Je continue donc vers le nord en direction d’Hatvan. Mon avance du jour est réduite à néant lorsque je crève pour la troisième fois en 15000 km. Ironie de l’histoire, c’est dans le seul trou des routes hongroises que cela se produit alors que j’ai traversé la Bulgarie et la Roumanie et leurs routes défoncées sans le moindre problème. Techniquement mon erreur a été de vouloir éviter le trou, j’aurais mieux fait de le prendre de front car là, mon pneu arrière a ripé et arbore maintenant une belle déchirure sur deux centimètres. Je répare à l’aide de morceaux de pneu que JB m’a offerts à cet effet à Toulouse. Merci mec, je t’en dois une ! Ca devrait tenir pour les 250 km qu’il me reste jusqu’à Zvolen où mes parents m’apportent deux pneus neufs. J’arrive finalement à Hatvan où je mange tranquillement dans l’immense parc du minuscule château. Il ne reste plus qu’un pan de mur de ce qui devait être un bel édifice de défense du 13ème siècle d’après les panneaux explicatifs…
Cet après-midi, c’est encore du vent de face au programme. Mais la route se vallonne et devient dès lors moins monotone. A partir d’Aszod, je suis aux anges d’enfin apercevoir de belles petites collines bien rondes et boisées qui bordent ma route. Ce n’est pas que je n’aime pas rouler sur le plat, mais au bout de plusieurs jours, ça devient un peu lassant. Encore un après-midi raccourci par le vent. Je stoppe dans un petit village nommé Vackisujfalu. Je pourrais sans doute trouver une grange ou même une maison pour dormir, car les gens d’ici ont l’air vraiment sympathique. Mais la vérité, c’est qu’avec ce beau soleil, j’ai bien envie de dormir dehors d’autant qu’il y a une petite gare désaffectée qui me semble idéale pour passer la nuit. En réfléchissant à cela avant de m’endormir, je me demande si je ne suis pas en train de me désocialiser…

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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