31 mars 2010

Bon vent vers la Slovaquie




J’ai largement mieux dormi que la veille. Il faut dire que l’endroit est paisible. Je pars encore sous un grand soleil ce matin et petit événement, le vent est avec moi ! Je ne sais pas par quel miracle cela se produit enfin, mais je vais plein Nord et le vent souffle du Sud. Jusqu’à Vác je fais attention à ne pas rouler trop vite, car mon pneu arrière n’est pas gonflé à bloc (essayez de dépasser 3 bars avec ces mini pompes). La route est belle au milieu de ces collines et de ces petits bois. En plus ça descend, car à Vác je retrouve le Danube que j’ai laissé derrière moi à la frontière roumano-bulgare. Son débit a été divisé par 10 le temps que je remonte quelques 1200km en amont. Vác est très agréable et tout le long du fleuve on trouve de nombreux parcs ainsi qu’une piste cyclable bienvenue. Mais dès la sortie de la ville, je dois quitter le cours d’eau qui part à l’ouest vers Bratislava. Moi je file vent dans le dos à l’assaut des montagnes slovaques.
Je m’en faisais toute une montagne (c’est le cas de le dire) de cette route en voyant les chevrons sur ma carte. En réalité ça ne sera rien de bien difficile. Sur les nationales, les chevrons sont souvent moins significatifs. Et puis le vent me pousse de plus en plus fort au fil des heures. La première côte m’offre une splendide vue sur Vác et le Danube. Toute la plaine semble dorée à l’or fin par ce soleil encore rasant du matin. Ensuite j’entre dans une grande forêt et les points de vue se feront de plus en plus rares. J’apprécie cette ambiance de début de printemps. Les arbres commencent à bourgeonner et les oiseaux chantent de douces mélodies qui rythment mon pédalage…Avec ce vent, je prends même de l’avance et peux ainsi profiter de longues pauses dans chaque village traversé. A partir de Rétsay, je sors enfin de la forêt et le relief devient également moins escarpé. Je retrouve de splendides petites collines couvertes d’une herbe bien verte. Et ma route serpente là au milieu de ce relief, cherchant parfois à éviter la pente et grimpant d’autres fois au sommet d’une colline.
C’est ainsi que j’arrive à la frontière slovaque pour midi. Pas le moindre douanier à l’horizon et ça me fait drôle de franchir le poste sans avoir à m’arrêter pour demander le fameux tampon. Cela ne m’était pas arrivé depuis la frontière entre l’Italie et la Slovénie. Dans le premier village slovaque, je m’arrête pour manger et faire le point. La Slovaquie est le pays que je connais a priori le moins bien sur mon parcours. A part citer Bratislava comme capitale et qu’ils ont une bonne équipe de hockey sur glace, j’ignore tout de ce pays. Première surprise les prix sont affichés en euros et l’entrée dans cette monnaie doit être récente car il y a systématiquement le double affichage. Les prix sont divisés par 30, cela doit leur faire bizarre ! La route est nickel et je prends mon temps avant de repartir. Je sais que le vent va continuer de me pousser.
A 15h je reprends enfin la route après quelques courses. Le vent est incroyable et je roule à plus de 30 km/h sans forcer pendant encore 12km. Cela ne m’était arrivé qu’une fois au Portugal ce genre de situation. Autant dire que je suis vite rendu au bout de mon étape du jour dans cette large plaine. Je m’arrête à Dudince, ville thermale qui vit principalement du tourisme. Je trouve un grand bâtiment désaffecté pour m’installer. C’est un ancien cinéma. En Europe de l’Est et malgré les efforts entrepris pour nettoyer les centres-villes, il n’est jamais compliqué de trouver un immeuble sans âge abandonné pour passer la nuit. Celui ci a en plus l’avantage d’être très propre !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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