Quel bonheur de retrouver un grand soleil ce matin ! Cela me donne la pêche pour démarrer cette formidable journée. Pour commencer pas de problèmes. Ce sont 10km de descente vers Cluj. Les panneaux m’orientent vers Zalau et me font passer par des chemins incongrus. Je ne comprends pas bien ce labyrinthe fléché qui ressemble à un jeu de pistes. Cluj est toute en pente et je suis ravi de l’aborder par le haut, car on m’annonce des descentes à 10%. Le centre est superbe. Les grandes avenues sont bordées de magnifiques bâtiments à l’architecture très baroque. Les décorations des façades sont chargées à la limite du rococo et du mauvais goût par moment. La cathédrale trône au centre ville et domine les rues du haut de son beau clocher très typique. Je ressors à l’ouest, ravi par cette visite matinale. Petite frayeur sur les rails du tram quand ma roue arrière part en glissade, mais rattrapage top niveau ! Pas comme à Lisbonne.
A peine sorti de cette immense ville que l’on retrouve des paysages ruraux très bucoliques. C’était déjà surprenant en sortant de Bucarest ou Sibiu, on trouve la campagne directement en sortant du centre ville. C’est la ville ou la campagne, il n’y a pas de banlieues. A ma grande surprise ça continue de descendre en un faux plat au milieu de la plaine cultivée. Il y a bien de petites collines surplombées par de sombres forêts mais la route serpente gentiment, se jouant du relief en contournant les pentes. A plusieurs reprises je crois que je vais avoir droit à une côte lorsque j’ai l’impression d’être cerné, mais non ! La route contourne les collines et trouve toujours un passage pour continuer sa lente descente. Je roule à un rythme infernal d’autant que le vent est complètement muet comme en témoigne la placidité des roseaux sur les bas côtés de la route. J’ai aussi laissé tous les camions sur la route d’Oradea et je peux enfin profiter d’être tranquille. A San Paul ça remonte pour la première fois de la journée pendant 2km et derrière ça redescend avec des lacets qui me permettent de contempler la belle vallée qui s’étend jusqu’à l’horizon. En bas du col, je m’étonne que ça descende encore. C’est incroyable, je n’imaginais pas être aussi haut ce matin en me levant. Avec tout cela j’ai une bonne avance sur mes temps habituels.
Je m’arrête à Zimbor pour manger en compagnie d’un cheval qui se régale d’une botte de foin. Polenta et fromage pour moi. Cet après midi j’ai prévu de rejoindre Zalau, ça me fait 98 km au total, mais comme je n’ai fait que descendre jusqu’à présent, ce n’est pas un problème. Les vingt premiers kilomètres sont tranquilles entre les collines, ça s’aplatit doucement, mais ça ne me dérange pas. Par contre, pour atteindre Zalau il faut monter 6 km à 7% et après 80 km dans les jambes, ce n’est pas évident. Mais j’ai le temps, alors je multiplie les pauses dans la montée. Le col est dans une grande forêt et je n’aurai qu’une petite fenêtre au sommet pour contempler le chemin parcouru aujourd’hui. Les collines occupent toute la place comme autant de bosses sur une route roumaine.
De l’autre côté, je redescends vers Zalau qui m’apparaît bien plus grande que ce que j’avais imaginé. Ca ne m’arrange pas pour trouver où dormir. Je fais une sieste dans un parc du centre et je ressors doucement de la ville. Je trouve une maison en construction pour dormir. Demain devrait être ma dernière journée en Roumanie et je commence à réviser mon lexique hongrois.
25 mars 2010
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
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