24 mars 2010

Un peu de pluie



Mon pressentiment de la veille s’avère malheureusement correct. Le ciel est tout gris et ça sent la pluie. Je ne m’attarde pas pour profiter du temps sec. En sortant de la ville, j’enrage, le vent qui me poussait hier a tourné et voilà que je l’ai à nouveau de face. Terrible désillusion et gros coup au moral. J’en ai marre de devoir constamment lutter pour avancer. Ma route repart dans les collines et je retrouve le scénario d’hier, monter, descendre pour remonter et redescendre. C’est beaucoup moins joli qu’hier car le temps est gris et la lumière n’est plus la même. Je roule assez bien en cette matinée profitant du paysage et de quelques jolis villages. Depuis que j’ai traversé les Carpates, les villages ressemblent beaucoup plus à ceux que l’on connaît ailleurs en Europe C’en est terminé des ces villages « routes » interminables et sans âme. Ici il y a une place centrale, les maisons ont du charme et les églises sont typiques avec leur clocher très pointu comportant quatre petites pointes aux angles. A Aiud je trouve un château fort avec remparts crénelés et donjon. Cette région de Roumanie est plus riche que celle du sud.
Il commence à tomber quelques gouttes, pour l’instant ça ne me gêne pas mais j’ai peur de la grosse averse. Cela me stresse et je n’aime pas ça. J’arrive pour midi à Turda après avoir franchi une colline un peu plus haute que les autres. Je retrouve une route à la roumaine, c’est à dire défoncée. Dommage car depuis trois jours j’avais été épargné. Il y a en ville de somptueuses maisons d’époque toutes droites sorties du pays de Dracula. Je me pose à l’abri dans un parc pour manger. La pluie est toujours là, pas trop forte mais insidieuse.
Cet après midi ça ne fait que monter pour rejoindre Cluj Napoca. La route s’élève dans les forêts pendant de longs kilomètres puis redescend 500m pour remonter encore. Je suis rapidement exténué et je ne veux pas entrer dans l’immense Cluj pour y dormir. Je m’arrête au sommet à Feleacu où je trouve refuge à l’église. L’abri est fermé sur trois cotés et le plus important : je suis abrité du vent froid qui souffle. Sans le soleil, ça se rafraîchit beaucoup plus vite. Repas chaud et dodo dès la tombée de la nuit.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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