Le ciel est gris et à peine suis-je parti qu’il tombe des gouttes. J’y pensais hier soir, chaque fois que je passe une frontière, la météo est mauvaise. Mais rien d’inquiétant. Pour l’instant je roule ces dix petits kilomètres vers la frontière en faisant le bilan sur ce pays que je viens de traverser d’est en ouest. L’hospitalité n’a pas été à la hauteur de ce que j’espérais et j’ai été déçu sur ce plan comparé à l’accueil reçu en Bulgarie. Mais j’ai pu profiter d’une météo excellente pour découvrir un pays très rural et au développement très en deçà de nos standards occidentaux. Et puis il y a cette étape magique dans les Carpates que je ne suis pas prêt d’oublier.
Le poste frontière se présente déjà et après quelques rigolades avec les douaniers, j’entre en Hongrie. Premier point positif, la route est un véritable billard et il y a même une piste cyclable pour rejoindre le premier village : Letavertes. Je découvre alors des signes qui ne trompent pas : magnifiques abribus, terrains de sport, parcs entretenus et jolies maisons. Le niveau de vie magyar est bien supérieur à celui de son voisin. Je retrouve une terre catholique et de belles églises dotées d’une horloge. Retour à l’heure française ! Cette fois j’intègre immédiatement le décalage horaire. Pour rallier Debrecen, c’est tout plat et je traverse d’immenses forêts qui me réjouissent après tous ces champs cultivés. Fini les charrette à bœufs, ce sont des tracteurs qui circulent ici et ils sont très courtois avec moi sur cette petite route bucolique.
J’entre facilement dans Debrecen. Il n’est que 8h00, heure locale, et la ville s’éveille doucement. Elle est superbe cette ville, belles avenues d’immeubles aux façades décorées et fleuries. Au centre, la grande cathédrale jaune qui pointe ses deux clochers vers un ciel qui se dégage de minute en minute. L’hôtel de ville est au cœur du centre piétonnier et arbore lui aussi quatre belles tours pointues à ses angles. Je m’arrête longuement ici pour profiter de cette douce ambiance. Puis, lorsque le soleil se place définitivement dans un ciel devenu tout bleu, je repars à l’ouest dans les faubourgs de la ville. Je croise un nombre impressionnant de cyclistes. La Hongrie paraît posséder la culture du vélo à l’image des Pays-Bas ou de la Scandinavie. Je fais quelques courses dans un supermarché ouvert 24h/24h. Les prix affichés en Florins sont très raisonnable voire bon marché. Pour votre information 1 euro = 254Ft. Je repars avec de quoi rejoindre la Slovaquie où je retrouve mes parents pour Pâques !
Lorsque je quitte enfin la ville, je comprends que le vent a encore « une dent » contre moi. Finies les grandes forêts, ici débute un immense marais colonisé par les roseaux et toutes sortes d’oiseaux. C’est le parc naturel d’Hortobogy qui s’étend à perte de vue. Je roule face au vent en cette fin de matinée, puis je m’arrête en bord de route pour manger un morceau. A la reprise, le vent a encore forci. Je débarque tant bien que mal à Hortobogy où je décide de m’arrêter.
Il y a une étrange effervescence au centre du bourg et j’entre sous les applaudissements d’une foule d’une centaine de personnes. Suis-je déjà une star en Hongrie ? Pas vraiment ! En fait, ici se déroule le plus grand meeting écologiste du pays pendant le weekend avec la présence du ministre de l’écologie et autres délégations. Je rencontre une quantité de gens très intéressants venus donner ou assister à diverses conférences. L’ambiance est très joviale et c’est tout naturellement qu’on me loge dans le gymnase où sont installés les membres de différentes ONG. Repas gargantuesque au buffet : choux farcis, goulasch, boulgour, mais aussi diverses pâtisseries à la crème de pavot et petits fours. J’abuse de la nourriture et suis immédiatement puni par des douleurs à l’estomac. Ce soir, c’est la grande fête et la bière coule à flots. J’en consomme avec modération et vais me coucher de bonne heure comparé aux autres participants.
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