10 févr. 2010
Lacéré par le vent
Je pars sans réveiller Antonio qui dort encore à huit heures. Je lui laisse un petit mot de remerciement pour sa chaleur au propre comme au figuré. Le temps est toujours aussi incertain, mais surtout le vent s’est énormément renforcé. Sur les 20 premiers kilomètres, je m’effiorce de ne pas entrer dans ce concours de gros braquet face au vent. C’est tentant car je n’avance pas, mais c’est aussi le moyen de s’épuiser inutilement. La route m’ennuie franchement et après dix km, j’en ai déjà marre et je regarde les km s’égrener au ralenti. A Villa del Basco il commence à tomber des gouttes, le mauvais temps se renforce à mesure que je remonte vers le nord. Je tente de rouler quelques km sur la nationale de la lagune, mais le vent est décidément trop fort. Chaque coup de pédale devient une souffrance, à quoi bon batailler dans cet affrontement perdu d’avance. Il est 11 heures et je n’ai que 30 km au compteur, je me résigne à m’arrêter. Je repique dans les terres vers le bourg le plus proche : Piove di Sacco. La pluie est définitivement arrivée et je suis trempé. Je me réfugie d’abord à la gare qui est chauffée pour me sécher un peu. Le plan de la ville m’indique la direction de la bibliothèque. J’y rencontre Alex et André bientôt rejoints par Matthias. Ils sont étudiants et révisent leurs examens de mécanique. Les matrices d’inertie se rappellent à mon bon souvenir. Nous discutons un peu devant la machine à café. Impossible de me laisser dormir dehors par ce temps. Ils contactent la mairie et diverses autres personnes. Finalement, j’atterris au sanctuaire de Notre Dame de la Grâce, sous la protection der Don Franco et Don Matteo. Ce sont deux hommes extraordinaires qui m’offrent le gite et le couvert, mais aussi la spiritualité et la sérénité. Je suis gâté par cette Italie si pieuse et si généreuse. Je m’endors bien au chaud, mais sans illusion quant à la journée de demain : on annonce la neige …
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08 - Italie
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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