9 févr. 2010
La plaine du Pô
Ce matin au petit déjeuner, mes sentiments sont partagés. D’une part , je suis content de reprendre la route car je sais que de belles aventures sont à venir. Mais d’autre part je suis triste de quitter Bologne et mes nouveaux amis. Les au-revoir sont douloureux et j’essaie de faire bonne figure en contenant mes émotions. Mais comment oublier l’accueil que j’ai reçu ici tellement il a été formidable. Ces 2 jours à Bologne m’ont rappelé combien mes amis me manquent . Lorsque je franchis le portail, ils sont tous là, à la fenêtre pour célébrer mon départ : Catérina, Guilianna , Rico, Mattéo, Francesco…. Je traverse Bologne avec les larmes aux yeux, errant comme un zombie dans cette ville qui m’a subjugué. Le ciel est très gris et la grande route pour rejoindre Ferrara n’est pas des plus jolies : elle traverse une grande plaine culture qui s’étend jusqu’à l’horizon. Parfois un cours d’eau vient rompre la monotonie du paysage. Les villages sont agréables sans rien avoir de particulier à offrir sinon leurs églises dont les clochers sont bizarrement séparés de la nef. A Altedo, je m’arrête près d’un bar pour faire une pause. Un homme m’invite à boire un café et me raconte ses voyages en Europe de l’est à moto, instants de partage agréables. J’entre ensuite dans Ferrara qui mérite les éloges que l’on m’en a fait ce matin. Le centre historique est comme un bourg médiéval toujours construit dans cette brique rouge sombre. Les ruelles étroites sont bordées d’arcades où se pressent les piétons en ce dernier jour de soldes. Au bout se trouve un magnifique château fort avec créneaux, chemins de ronde, tours carrées, herses et donjon. Les douves donnent encore un relief particulier à l’édifice qui en impose par sa puissance lourde et tranquille. Je mange un morceau à l’abri de ses remparts, puis repars vers le nord et Rovigo. La route est ennuyeuse. Heureusement que je peux longer le Pô sur une belle piste cyclable construite en haut de la digue. Par contre le vent y est plus fort qu’en bas. Ce vent de face m’exaspère ! le Pô m’impressionne tout de même par sa largeur et son débit. Ce fleuve est une force de la nature à en juger par la hauteur de ses digues. Ses colères doivent être destructrices…Je le quitte pour atteindre Revigo qui n’a pas le charme de ses sœurs du sud. La cathédrale est tout au plus à admirer pour sa façade rayée blanche et rouge. J’en ressors avec les jambes lourdes, les cent km approchent et je décide de m’arrêter pour aujourd’hui. Il y a justement un village, San Martino di Venezze. J’y rencontre Antonio avec qui je discute longuement avant qu’il me propose de dormir dans son grenier. Sa maison est minuscule, les toilettes sont au fond du jardin et il cuisine sur un poêle à bois d’un autre âge. Sa générosité est immense. Il me prépare d’excellentes pene à la carbonara et fait crépiter le feu pour que je sois au chaud au grenier à proximité du conduit de cheminée. Nous nous couchons de bonne heure.
Libellés :
08 - Italie
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire