13 févr. 2010

Arrivederci Italia

Petit déjeuner complet en compagnie de Don Pierro et me voilà reparti de très bonne heure pour ma dernière étape italienne. Objectif Trieste à 120 km. La matinée est franchement ennuyeuse à traverser les champs et à franchir les canaux d’irrigations. Même les quelques villages sur la route me font soupirer par leur plate banalité. Cervignano est une ville un peu plus peuplée et possède une belle église, mais c’est tout ! J’y mange un morceau et profite de mon avance pour faire une petite sieste au soleil. Pas trop longtemps quand même…Jusqu’à Mon Falcone c’est plus ou moins du même acabit. Mais ensuite la route retrouve la côte et là, ça change tout ! Une magnifique route à flanc de falaises grises et vertes sur lesquelles les vagues timides de l’Adriatique déposent une écume légère. De temps en temps, un joli château est construit en surplomb et domine la baie où siège une petite station balnéaire. Le relief est assez infernal pour mes mollets et je crois deviner que ce n’est qu’un aperçu de ce qui m’attend sur la côte Croate…A Trieste, le bord de la mer et le port de plaisance sont les points de rendez vous des italiens en ballade en ce beau samedi d’hiver. La place centrale m’impressionne par la blancheur des ses façades très strictes. Par sa position Trieste est une cité militaire et ça se ressent vraiment dans l’architecture de la ville qui ne transige pas avec la géométrie. Pas de fioritures dans tous les sens, c’est droit et carré. Mais ça n’en n’est pas moins joli, cela donne une majestuosité et impose le respect. Il est 15h45 et j’ai 105 km au compteur. Je ne me sens pas trop de rester ici pour la nuit, la ville est trop grande. Je continue donc en direction de la frontière Italo-Slovène. Mais c’est une autre paire de manches. 15 km d’ascension pour sortir de la ville et grimper sur la crête qui fait frontière. Je m’arrête d’abord à Basovicca (à 5 km de la frontière) mais c’est un minuscule village, il n’y a pas grand chose qui convienne. On me conseille d’aller jusqu’à Pesele, aux confins de l’état. Pas mieux en réalité…En désespoir de cause je file vers la frontière. Et là, entre deux barrières se trouve un ancien poste de douane abandonné depuis l’intégration de la Slovènie à l’union européenne. C’est parfait. Tout est intact comme si les douaniers avaient déserté les lieux du jour au lendemain. Dans un tiroir je trouve un calendrier de 1983, je n’étais pas né !! Je m’installe bien à l’abri dans un bureau pour dormir.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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