12 janv. 2010

Un rivage trop loin

Revirement complet de situation, ce matin le temps est incertain pour ne pas dire exécrable. Je décide de partir quand même sans trop savoir à quoi m’attendre pour la suite. C’est fou comme le ciel a un effet sur ma perception. Alors qu’hier la côte me semblait superbe sous un franc soleil, aujourd’hui je la trouve triste et morne. Les montagnes sont engluées dans d’épais nuages gris et quelques percées me permettent parfois d’apercevoir leurs pointes enneigées. La mer est déchaînée et s’abat sur les rochers, elle arrose parfois la route. Je poursuis ma route de cap en cap. Je traverse Savona, le chef lieu du coin et découvre un joli bastion de type Vauban. La pluie fait son apparition, d’abord quelques gouttes, puis le vrai déluge ! A temps je trouve refuge devant un supermarché : la mal est fait je suis trempé. Je me réchauffe quelques instants devant les boutiques de la galerie marchande affichant des soldes plus extraordinaires les unes que les autres. L’averse dure une heure. Je reprends la route malgré l’heure tardive, mais le coin n’est pas idéal pour dormir. Je continue avec l’idée de m’arrêter au prochain cap. Mais voilà le cap suivant c’est déjà la banlieue de Gênes. J’aperçois les grues de chargement du port au loin. Je décide d’aller voir car je n’ai pas d’autre choix, la nuit va bientôt tomber. En arrivant sur place, c’est la désolation, une zone portuaire balafrée par des autoroutes et voies ferrées. Je vois un cirque qui s’installe sur un grand parking , je tente ma chance avec mes trois mots d’italiens. Un jeune du cirque a passé quelques années à Paris et parle très bien français. Je lui explique ma situation et en retour il m’indique que je peux poser mon vélo dans un chapiteau et dormir dans la cabine du camion.
Il pleut à torrents !!!

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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