23 janv. 2010

Un bout de Jura Italien

Ce matin la neige a cessé, le temps reste couvert. Le patron m’offre un bon café au lait avec un croissant. Je repars pour profiter enfin de la descente . La route quitte doucement la vallée encaissée pour laisser la place à une grande plaine très verte et parsemée de petites collines boisées. Il y a encore un peu de neige sur les bas côtés. Le paysage ressemble vraiment au Jura que je connais très bien et je m’attends à chaque intersection à voir un panneau indiquant : Bellefontaine ou Chaux Neuve. Je profite de ce faux plat descendant pendant une dizaine de kilomètres avant d’atteindre le fond de la vallée. Je dois ensuite prendre une grande route qui me mènera à Lavello. Ca ne m’enchante guère, mais comme on est samedi, le trafic est moins intense. J’apprécie tout de même un très beau panorama sur la retenue d’eau de Lavello. Après le tunnel je suis rejoint par un autre cycliste Pasquale qui entame la conversation. Je lui explique tout mon projet et il est très enthousiaste. Comme beaucoup d’italiens, il est très bavard et en un demi heure je connaitrai toute l’histoire de la région et les hauts lieux à visiter. Nous roulons côte à côte en discutant, profitant du fort vent qui pour une fois nous pousse. Pasquale s’entraine pour faire des courses au printemps. De temps à autre, il fait un peu de montagne, mais c’est un peu tôt pour la saison. Nous roulons jusqu’à Spinazzola et cette route qui m’avait paru monotone s’est finalement déroulée sans que je m’en rende compte ! A Spinazzola j’ai déjà fait 80 km pour la matinée avec une moyenne de 25 km/h. Je m’abrite dans la gare pour manger car le vent est fort. J’en profite pour faire un peu de maintenance sur le vélo. Changement de la chaine et des patins de frein. Je repars finalement assez tard et je n’ai pas vraiment la motivation pour rouler pendant des heures dans le froid. Pourtant ma route est très jolie et tout le long de cette large vallée, je vois des maisons abandonnées. Elles sont toutes du même format, c’est très étonnant. Il s’agit en fait d’anciens postes de garde de la région . Comme je suis fatigué, je visite l’une d’elle, puis m’y installe pour la nuit. J’ai un peu froid et j’allume un feu dans la cheminée. Ca marche, la maison bien qu’aux quatre vents, se réchauffe rapidement. Je mange bien au chaud avec une bonne tisane de thym ramassé sur le bord de la route. Je m’endors au coin du feu en profitant de cet instant particulier !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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