22 janv. 2010

Cette fois je n’y coupe pas

Encore un bon petit déjeuner copieux pour affronter la journée. C’est de la belle montagne au programme aujourd’hui. Mais pour l’heure je quitte Ponte par les petites routes pour rejoindre Benevento. Hier j’ai eu le droit à un cours d’histoire sur les origines de la ville qui a été capitale romaine et résidence de papes. De ce passé il reste un amphithéâtre et un arc de triomphe. Je dois continuer ma route et écourter la visite. Malgré les prévisions météo qui annonçaient du soleil, le ciel est chargé et il tombe même quelques gouttes. La route ne s’arrête pas de monter et les paysages sont charmants, de jolies vallées vertes parcourues de petits cours d’eau. Au bord de la route les villages me font penser à des stations de ski avec de gros immeubles de béton serrés les uns contre les autres. Pas de pistes en vue ! Je ne sais pas si cette pensée a eu une influence sur la météo, mais voilà quelques gouttes qui se transforment en flocons. Rien de bien méchant pour l’heure, ça me fait un peu sourire. A midi je suis à Buonalbergo et le soleil m’offre une belle éclaircie. J’en profite pour me restaurer et me reposer des efforts fournis. Je crois être au sommet, mais je me trompe. Je suis en fait sur un plateau d’altitude et je n’ai pas droit à la descente que j’espérais. Le temps devient vraiment mauvais et je commence à croiser des plaques de neige. Ma route s’élève encore et cette fois ce sont de vrais flocons . Ca empire de minutes en minutes et aucun endroit pour s’abriter. Je continue et soudain la route est coupée à cause d’un glissement de terrain. On dirait que je l’ai attiré, mais en vélo ça passe. Sauf que la neige mélangée à la boue forme une gadoue de quelques centimètres d’épaisseur.sur la chaussée. La neige tombe de plus en plus fort et ça devient glissant. Au loin je distingue une station service, je m’arrête. Par chance il y a un bar qui fait auberge. Je bois un café en attendant de voir ce que dit ce déluge. Il ne cessera pas jusqu’à la nuit. J’explique ma situation au patron qui n’a pas l’air super-commode. Mais sous ses airs bourrus de montagnard, se cache un cœur généreux. Il m’offre logis et repas en toute discrétion de peur des remarques des autres clients. C’est tout l’inverse d’hier où Carmine s’enorgueillissait auprès de tout le monde pour son geste généreux. Mais le résultat est le même, j’ai droit à une bonne douche et une nuit au chaud dans un lit moelleux ! Quatre jours d’affilée, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. Quatre jours que je suis rentré dans les terres et quatre fois la générosité des Italiens du sud m’a sauvé la mise. Quel pays formidable !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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