25 janv. 2010

Retour sur la côte

Je quitte Locorotondo et Cicio avec un petit pincement au cœur. Je suis un peu fatigué car on a pas mal discuté hier soir et on s’est couché tard. Mais avec l’infusion d’herbes que m’a préparée Cicio, je suis plein de bonne énergie. Sur ma route toujours de belles prairies vertes bordées de solides murs de pierres sèches et des trullis partout, tous plus typiques les uns que les autres. Ma route passe d’abord par Martina Franca, elle aussi perchée en altitude, mais le centre est truffé de nombreux monuments. La route part un peu plus à l’est vers Ceglie Messapica, un peu moins difficile d’accès, mais également très jolie. Les trullis accompagnent toujours mon trajet et je reste émerveillé devant ces toitures qui semblent tenir debout par magie. Je file vers Francavilla Fontana qui est une ville magnifique. C’est bête à raconter, tellement ces villes sont peu semblables, mais ont toutes un charme incroyable. Elles sont composées de ruelles pavées où le linge pend des balcons. Elles ont toutes de magnifiques basiliques aux frontons d’ocre sculptés et aux dômes de tuiles vernissées. Oria est un peu différente, c’est une cité d’origine hébraïque et c’est ici le château fort qui vaut le détour. A Torre Santa Susanna, la route change, elle traverse une grande plaine avec des grandes exploitations agricoles. Je mange devant l’école primaire sans imaginer que je vais être l’attraction pour une cinquantaine d’enfants attendant leur bus. Les questions fusent de toutes parts. Je réponds à celles que je comprends uniquement ! Lorsque que de nouveaux enfants arrivent, c’est reparti pour les mêmes questions, mais la foule répond maintenant à ma place en blâmant ces nouveaux spectateurs qui n’ont pas suivi le début du débat. C’est finalement la police municipale qui viendra à mon secours pour disperser cette foule qui commençait à m’étouffer !! Je finis mon repas un peu plus au calme. Je reprends ma route plein sud en direction de la mer. Elle traverse les champs en ligne droite, c’est plat, on ne peut plus plat. Pas très passionnant à part quelques beaux oliviers dont le diamètre et les replis des troncs attestent bien qu’ils sont séculaires. A 15h30, j’atteins la mer et je me pose quelques instants pour savourer ce moment de sérénité. Je repars doucement le long de la côte vers Porto Cesaro . Après plusieurs demandes sans succès, on accepte de me loger dans un garage. Un toit, c’est déjà bien surtout qu’on annonce de la pluie pour cette nuit et les deux jours à venir. Il va falloir gérer cela !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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