21 janv. 2010
Male vento à Benevento !
Lorsque je me réveille, j’entends le vent qui souffle dehors. Je prie pour qu’il me soit favorable parce qu’il a l’air très fort. Après un bon petit déjeuner, je quitte Lorenzo en le remerciant pour sa générosité. Dés que je sors mon vélo, je comprends ce qui m’attend aujourd’hui : le vent est plein est, comme ma route. Je démarre donc doucement en passant devant les immenses ateliers Fiat qui font vivre toute la région. Lorenzo lui même y a passé 40 ans ! Le vent me sape déjà le moral alors que j’arrive à Cassino. Sur son promontoire rocheux, l’abbaye de Montecassino me fait face. Sous les reflets du soleil, elle est magnifique. Ma route continue dans une belle vallée entre deux chaines de montagnes qui culminent à plus de 1200m. Au deuxième plan les sommets sont enneigés. Ces montagnes sont rocheuses et sans arbres, seule une végétation basse réussit à s’emparer des coteaux escarpés. Heureusement qu’elles sont là ces montagnes, sinon j’aurais vraisemblablement craqué tant le vent est fort et contraire. Des paysages similaires et pourtant différents se succèdent. Et moi j’enrage contre ce vent terrible et au fur et à mesure que les heures passent. J’ai déjà écrit à plusieurs reprises que c’était le vent le plus difficile que j’ai rencontré depuis le début de cette aventure et cette fois ci c’est vrai !! Sur les premiers soixante kilomètres je n’ai jamais dépassé le 20 km/h même dans les plus belles descentes. Je roule sur le plat entre 10 et 14 km/h. C’est comme un col sans fin et plat. Dans ces situations, il faut philosopher et se dire que nous sommes bien petits face à la nature. Ce n’est pas en étant pessimiste que les choses vont s’arranger. Je roule toujours dans l’espoir qu’après cette côte le vent soit moins fort. Toujours en vain ! Je mange à l’abri du vent à Dragoni, joli petit village de la vallée du Volturno et profite de cet abri pour faire une petite sieste au soleil. Je repars ensuite au front en me disant que chaque kilomètre est une petite victoire. Et ça marche ! Kilomètre après kilomètre, à faible vitesse j’avance. Ce qui est dangereux ce sont les camions qui me doublent car ils me « déventent » d’un coup et me font faire de grands écarts. Je reste vigilant. Le summum est atteint un peu avant Télese où la DDE locale a raclé le goudron pour refaire la route. Vent + route défoncée + poussière : un kilomètre de folie. Après Télese je vois une barrière rocheuses qui me fait face, elle est impressionnante et noire. Je sais que pour l’instant ma route va seulement la longer, mais elle m’attend pour demain. J’en frissonne d’avance. A Ponte j’ai quand même 90 km/h au compteur et mes cuisses sont dures. Les nuages sont de plus en plus noirs et je décide de m’arrêter. Les anciens de Piedimonti m’avaient prévenu que ces vallées étaient très venteuses. Quel enfer ! En demandant aux passants où je pourrais dormir à l’abri du vent, on me conseille d’aller voir à la trattoria à l’entrée du bourg. C’est comme ça que je fais la connaissance de Carmine qui accepte tout de suite de m’offrir une chambre pour la nuit. Encore une bonne douche et une nuit au chaud, c’est parfait. Il m’offre aussi le repas en compagnie de toute la bande des habitués qui se passionne pour mon voyage. Le vin coule à flot et lorsque je suis enfin « libéré » pour aller dormir (23h30) ça tourne pas mal dans la chambre…
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08 - Italie
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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