14 janv. 2010

Ca grimpe, ça grimpe

Ce matin j’ai intérêt à prendre un bon petit déjeuner parce qu’il y a du pain sur la planche pour attendre La Spezia. Le col de Bracco culmine à 618m, sachant que je pars de la plage. Et ça démarre tout de suite. A peine 2 km d’échauffement et les premières pentes sont déjà là dans Sestri Levante . Ensuite c’est un peu comme hier, il y a 12 km de montée où chaque mètre est une victoire. Dans ces moments là, il ne faut pas trop regarder son compteur, d’ailleurs je préfère afficher l’heure que la vitesse instantanée. Ce que je peux dire c’est qu’au sommet je suis à peine à 8 km/h de moyenne. La route s’élève dans des pentes boisées qui laissent parfois apercevoir une belle crique ou des pics enneigés. Le silence qui règne est apaisant et lorsque je m’arrête pour reprendre mon souffle, je profite de ces instants magiques. Par endroits on voit des cultures en terrasse et on entend des chèvres bêler. Le col est en fait en deux parties très pentues séparées par le village de Bracco. Et à 1 km du sommet, un problème de plus : la route est fermée pour cause d’éboulement. Super !! Ils ne pouvaient pas prévenir en bas , plutôt qu’au dessus. Bon, heureusement je trouve le moyen de passer en vélo entre des barrières. Ensuite, c’est la descente avec par chance un petit rayon de soleil bienfaiteur. Je traverse plusieurs petits villages paisibles. A Carro on est en bas et l’on peut accéder à l’autoroute. Pour moi, il faut remonter 5 km sur le versant d’en face. Mais ça se passe plutôt bien ! Enfin je longe la rivière qui me conduit à La Spezia . Dernière frayeur dans un tunnel de 2200m et me voilà dans la ville à 12h30. Alors que je prends un peu d’eau dans une fontaine, un homme m’aborde avec un enthousiasme débordant. C’est Gino ! Il a aussi un peu voyagé en vélo : Rome – le cap Nord, c’est pas mal hein !! Il m’invite à manger chez lui pour midi. Je fais la connaissance de sa femme Guilianna qui est très gentille et dont les spaghettis pesto et pistache sont divins. Je me régale, mais il est temps de reprendre la route si je veux atteindre la Riviera pour ce soir. Un coup de pression dans les pneus, quelques indications sur le chemin à prendre (un pont s’est effondré à Lerici !) et me voilà relancé à un rythme infernal. Je ne sais pas si c’est les calories accumulées ce midi, la pression des pneus, l’entraînement en montagne ou le bonheur de rencontrer tous ces gens merveilleux, mais je roule à une vitesse folle le long du fleuve Magra. Arrivé à Marina di Carrara, la nuit approche et je décide de m’arrêter. A la médiathèque on m’accorde un accès internet pour donner quelques nouvelles et je trouve refuge dans la gare pour la nuit.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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