15 janv. 2010

Enfin du plat

J’ai voulu de la route plate et je suis servi ! Ce matin c’est on ne peu plus plat. Je quitte Carrara, cité mondialement connu pour son marbre. Lorsque je regarde les montagnes sur ma gauche, je vois les sommets blancs de neige en arrière plan et les pentes blanche des carrières de marbre au premier plan. Ici tout est en marbre, des bancs aux bordures de trottoirs ! Je roule en rythme sur cette route toute plate qui m’emmène à Vareggio, à 20 km de là. Je m’ennuie un peu d’autant que l’accès à la mer est bloqué. Les plages sont privées et je ne compte plus le nombre d’hôtels et de bars fermés. A Vareggio, la marina est assez jolie et la vue sur la mer m’est enfin accessible. Ensuite je file vers Pise en suivant toujours la Via Aurelia. Seulement, une tempête a couché des arbres sur la route et elle est fermée complètement. Troisième fois en deux jours, ça devient gonflant. Impossible de passer cette fois, la seule route possible semble être l’autoroute. Je suis bien coincé. Heureusement, un cycliste local vient à mon secours. Il m’indique un chemin dans les bois pour rejoindre une autre petite route qui n’est pas sur ma carte. Ca semble compliqué, mais ses explications sont bonnes. Un quart d’heure plus tard, je me retrouve dans un petit village, puis sur la route principale de Pise, un miracle. Sans cet homme, je n’aurais jamais trouvé ça par moi-même ! Une dizaine de km plus loin, j’entre dans Pise. Le site de la tour penchée et de la cathédrale est d’une beauté incroyable. Il doit y avoir à peu près 100 fois moins de monde que la dernière fois que je suis venu en vacances avec mes parents. La tour est bien sûr surprenante, mais le plus impressionnant reste la cathédrale. A l’extérieur, les décors sont gravés dans un marbre blanc de toute beauté et les portes en bronze sont ciselées avec une finesse incroyable. Sur la façade principale, il n’y a pas une pierre qui ne soit pas sculptée. A l’intérieur, les plafonds dorés et bleus sont magnifiques, les fresques et les tableaux merveilleux. Je suis émerveillé, c’est le mot. Je reprends mes esprits en mangeant un morceau face à ce bâtiment somptueux, puis finis par prendre la route de Livourne. La route est toute plate et droite, le vent souffle assez fort de travers et les italiens roulent à fond. Pour la 1ère fois, je ne me sens pas en sécurité : des voitures doublent alors que j’arrive à contresens. Les camions forcent un peu leur dépassement et me serrent dans le bas-côté…J’espère que ce n’est pas un avant-goût des routes de l’Italie du sud. Livourne est surtout un port, mais la route côtière est jolie et les parcs agréables. Je ne m’attarde pas. Avec le beau soleil qui m’accompagne depuis ce matin, j’admire quelques belles criques. Je m’arrête à Castiglioncello. Je vais dormir sous le préau de l’école. Il ne fait pas froid, ça devrait aller. En égrenant mes cartes, je me rends compte que dans quelques jours, je serai probablement à Rome !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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