10 janv. 2010
Au revoir la France
Ciel bleu ce matin et la journée s’annonce magnifique. Je reprends la route le long de la côte en direction de Cannes. Nous sommes bien dimanche, des hordes de cyclistes envahissent les routes. Je croise des pelotons entiers dignes des grandes courses cyclistes. Ma douleur au genou est toujours aussi tenace, les anti-inflammatoires ne semblent pas agir comme je l’espérais. Je continue malgré tout ma route en serrant les dents. Une fois bien échauffé le tendon semble plus à même de me porter. Arrivé à Cannes, je m’arrête quelques instants sur la croisette et devant le Palais des Festivals. C’est la méga classe ! Le vent me porte et le terrain est on ne peut plus plat. Donc je suis vite arrivé dans la banlieue de Nice. J’aurais bien été visiter le centre mais une course à pied m’en bloque l’accès. Tant pis, je me contente de la belle piste cyclable sur la Promenade des Anglais pour traverser la ville. La côte devient ensuite d’une rare beauté. Après toute l’urbanisation à outrance que je viens de voir, les paysages de côtes sauvages sont un régal. St Jean Cap Ferrat en est le point d’orgue. Je m’arrête non loin de là pour manger un morceau. Mon genou est toujours douloureux et j’abats ma dernière carte en désespoir de cause : je retire mon cuissard long. L’éventualité que la douleur ait pu être initiée par ce vêtement m’a effleuré l’esprit, mais je n’y croyais pas vraiment. Et pourtant les faits sont là : à peine retiré, la douleur devient moins violente. Je n’y ai pas cru et j’avais tort. Après avoir pris des anti-inflammatoires au point de passer positif au contrôle antidopage, après avoir bu des litres d’eau à en avoir mal au ventre et à pisser tous les 5km, c’est un simple cuissard qui me faisait souffrir. Je suis dépité de ne pas avoir essayé avant (trop froid) mais heureux d’avoir enfin trouvé la solution. Lorsque je repars , la douleur est toujours là car le mal est fait, mais ça devient tout à fait supportable. Espérons qu’elle se résorbe dans les jours à venir. Heureusement que mon genou est remis d’aplomb parce qu’accéder au rocher de Monaco n’est pas une mince affaire. Mais les paysages deviennent complètement magiques quand le soleil se met à briller. La mer d’un bleu azur vient frapper les rochers saillants. J’admire le spectacle depuis la corniche. A Monaco, je ne me prends pas pour Alonso et remonte la ligne des stands jusqu’à Ste Dévotte. Je passe même le virage et le tunnel du Portier (mais à contre sens). Sinon Monaco n’est qu’un amoncellement d’immeubles. Il y a aussi quelques belles baraques sur le port. Je m’extirpe donc de la propriété des Grimaldi pour rejoindre ma France. La côte est toujours aussi belle et la mer prend des couleurs incroyables. Dans les bleu-vert sur le bord et se mêlant dans un gris-bleu avec le ciel. Menton est une assez jolie ville et les touristes italiens présents en masse ne s’y trompent pas. Je déambule jusqu’à la tombée de la nuit, puis trouve refuge dans un grand chapiteau pour la nuit. J’ai papa et maman, une dernière fois au téléphone. Une dernière conversation avant plusieurs mois de séparation. J’ai le cœur un peu lourd, mais c’est ainsi. Je l’ai choisi, à moi de faire de ce voyage une expérience extraordinaire. Demain matin, j’entre en Italie.
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07 - France suite
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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