9 nov. 2009

Sur un air de Fado





Finalement on se lève assez tard. Il faut dire que les discussions à refaire le monde et sur l’économie portugaise ont duré un sacré moment. Ce matin nous prenons le bus vers Belem. Si hier j’avais découvert la tour et son parc, ce matin c’est le monastère des Hieromythes qui m’intéresse et quel moment ! Tout l’intérieur est fait de pierres blanches sculptées et taillées dans les moindres détails à la gloire de divers saints. Encore une fois les artisans portugais se sont dépassés pour célébrer le christ. Nous reprenons le bus vers le cimetière de Lisbonne où sont inhumés nombres de personnages illustres de l’histoire du pays. Les cimetières portugais sont largement ouverts sur l’extérieur et nous déambulons entre les tombes. Il y a un lien particulier entre les portugais et les cimetières, pas de distance, les morts font partie intégrante de la société c’est une manière de les garder plus près de soi. Certains tombeaux sont magnifiques. Nous prenons ensuite ce petit tramway magique qui a su traverser les ages en gardant son authenticité : Electrico 28. Nous voilà assis sur un coin de banquette dans un wagonnet d’antan en bois peint de jaune et de rouge à l’extérieur et patiné à l’intérieur. Accrochez vous, le confort est sommaire et la voie escarpée. On s’arrête plusieurs fois pour visiter des monuments, des églises et des cathédrales grandioses. En point d’orgue le château dont les miradors offrent une vue splendide sur la ville lisboète, le Tage et ses ponts qui s’élancent à l’infini vers la presqu’île. Je vous la fais courte, mais les visites nous ont fait crapahuter et au mirador de Luz nous avons bien mérité une bonne bière et quelques acras de poissons. La soirée se passera tranquillement au milieu de la ville et du quartier mythique d’Alfama où le temps semble s’être arrêté. Le linge pend aux fenêtres des ruelles minuscules et nous sirotons une dernière gingha en écoutant un peu de fado. C’est un peu un cliché mais la vie est si douce que je me fiche des clichés…
Nous retournons au squatt, car demain je souhaite partir tôt et je vais traverser le fleuve en bateau puisqu’ aucun pont ne veut de ma bicyclette.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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