Un nouveau départ difficile

Difficile de repartir ce matin, tout ici respire la fin du chemin et j’ai bien du mal à me motiver pour continuer le mien, seul cette fois, sans tous ces pèlerins que je croisais chaque jour et avec qui je pouvais partager un peu de mon sentiment du voyage. En lot de consolation, la côte à suivre est aussi belle que la veille, dommage que le vent du sud m’ait amené tous ces nuages. En contrepartie, il décuple la puissance des vagues qui s’échouent encore plus violemment sur les rochers.
Toujours à cause de ces pois chiches et de ce vent, je ne suis pas en grande forme. Les km sont durs à avaler lorsque l’on ne dépasse jamais le 20 km/h en descente. L’avantage du vent de pleine face, c’est qu’il nous est épargné dans les côtes, mais au sommet, une rafale vous stoppe sur place, si bien qu’il arrive de rouler plus vite en montée qu’en descente…
A midi, j’ai à peine fait 40 km. J’ai besoin de plus de repos et de nourriture, je sens que je n’ai pas assimilé les portions d’hier (je les ai retrouvées intactes dans mes selles ce matin, pois chiches de malheur !)
L’après-midi, le soleil perce enfin et je retrouve mes jambes. La route parcourt la côte et ses petits ports de pêche où le temps semble s’être arrêté. Ensuite, elle grimpe dans les hauteurs vers Outes pour nous laisser admirer les baies de Noia et Muros, deux charmantes petites villes qui se font face dans l’estuaire du Rio Tambre.
Arrivé à Boa, je suis un peu surpris par la nuit, je n’ai pas encore bien assimilé le changement d’heure. Je trouve rapidement un abri pour la nuit sur le port. 90 km au compteur et une bien belle journée. Je n’en aurais pas juré au départ ce matin, mais cette fois, le voyage est bien relancé.