1 févr. 2010

Efforts et réconforts

Ce matin, Santo m’invite au petit déjeuner en compagnie de sa femme et de sa fille. Un bon café et quelques biscuits pour démarrer la journée, c’est bien agréable. En me levant ma première préoccupation est la météo. Le ciel est bleu, mais il y a toujours ce vent qui balaye la plaine. Il n’y a qu’une route pour Foggia, trente kilomètres sans le moindre village, seulement des champs et le vent, le vent, le vent , le vent…
J’ai l’impression de dépenser une rage folle pour un résultat minable. Foggia, la ville la plus affreuse que j’ai pu traverser depuis le départ. Rien à voir qu’une énorme banlieue sale et peuplée de gens bizarres, surtout des immigrés de l’est.
Pour aller vers San Severo, la route bascule vers le nord et cette fois, j’ai le vent en pleine face. Je fais clairement du surplace. Je m’arrête pour manger. En sortant de la ville j’aperçois au loin quelques pics enneigés. Je lutte contre le vent encore et encore. C’est de la folie. J’arrive enfin au lac Lesina. 85km, je suis épuisé. Vitesse moyenne 14 km/h sur du plat ! Je sais que c’est idiot de s’arrêter sur des chiffres mais ils résument bien cette journée interminable. Le lac est vraiment joli et Lesina a un charme certain. En me baladant le long de la rive, je rencontre deux chiens, puis leurs maîtres dans un garage plus loin. Pietro, le père et Priniano, le fils qui travaillent le bois pour fabriquer toutes sortes d’objets magnifiques : guitares, violons, luths, crèches…Ce sont de vrais artistes. Ils m’invitent au chaud dans leur atelier et de fil en aiguille dans la conversation, on me trouve une maison pour la nuit. Je suis comblé, après cette dure journée, rien ne pouvait me réconforter davantage. Après une petite balade en voiture la bande d’amis de Priniano se réunit et ils sont tous d’une chaleur incroyable avec moi. Nous nous retrouvons dans une maison au milieu des vignes et des oliviers pour manger ensemble. C’est un bel instant de convivialité à partager. Une pasta traditionnelle, le vin local est à disposition et la bière coule à flot au coin de la cheminée. J’irai me coucher assez tard : 23h30, mais avec le vin, je m’endors instantanément.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Nombre de visites : compteur pour blog