21 févr. 2010

Direction Bosnie Herzégovine

Après un copieux un petit déjeuner d’œufs, de pain et de fromage, je reprends la route de Makarska que je connais par cœur. Ca n’est que la cinquième fois que je passe par là ! Aujourd’hui le soleil est au rendez vous et je redécouvre avec un œil nouveau cette belle côte croate faite de vert, de blanc et de bleu. Les iles au large sont un peu moins grandes qu’au nord mais leur relief particulier et leur verdure me ravissent. La route s’enfonce dans les terres et devient très difficile, mais elle me permet de découvrir ces montagnes que je longe depuis mon entrée en Croatie. Arrivé à Ploce, la vue sur le lac de Basina en contrebas est superbe et je profite du panorama pour m’arrêter et me restaurer au soleil. J’ai bien roulé ce matin et cette pause délicieuse n’est pas du luxe. Cet après midi, je roule tranquille vers la frontière Herzégovine. La route grimpe fort comme à chaque passage de frontière. Le douanier me pose mille questions sur mon voyage et me fait énumérer toutes les frontières que j’ai traversées. Cette suspicion m’étonne car d’habitude on me laisse passer sans la moindre interrogation. Bon, après vingt minutes il se résout à me laisser entrer. J’empoche mon passeport et file vers Neun. Je n’ai plus vraiment la motivation d’aller plus loin. Cent kilomètres au compteur ça sera suffisant pour aujourd’hui. On rattrapera le « retard » une autre fois. De toute façon, je ne suis pas vraiment en retard. D’après mes estimations j’ai dix jours d’avance sur mes prévisions. A Neun, je rencontre Mario qui pèche sur la jetée. Nous discutons longuement de l’histoire de ce pays et des conflits entre la Bosnie musulmane et l’Herzégovine catholique. Rien ne semble simple en Bosnie Herzégovine et le patriotisme à outrance ne fait qu’attiser les haines entre les communautés. Mario me parle également de l’époque communiste et des atrocités commises sous le régime de Tito. Dans cette région, on a retrouvé vingt cadavres pieds et poings liés dans une mine éboulée. Les prêtres du village voisins ont été fusillés en public et les églises rasées. Des histoires comme celle-là, il y en a partout dans ces pays de l’ex-Yougoslavie. Période sombre, très sombre, conclut Mario…Pour la nuit il m’a trouvé un coin au chaud dans la salle de musculation d’un hôtel. Il m’apporte du pain et du fromage pour le repas du soir. Quel homme généreux ! En visitant un peu le village j’arrive à discuter avec trois adolescentes, leur anglais est bien supérieur au mien alors qu’elles n’ont jamais quitté le pays. Ici on apprend l’anglais dès quatre ans ! Pas étonnant que la jeune génération soit si à l’aise. Nous discutons un peu de sport et plus précisément de handball. L’affrontement Karabatic Balic a laissé des traces. Dans la salle de muscu, il y a la télé et je peux regarder les épreuves de Biathlon. Je me réjouis de la belle médaille de Fourcade. Grand moment pour moi car je sais que mes parents sont devant leur télévision à encourager le camp français. Je m’endors avec la sensation d’être un peu plus proche de ma famille.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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