15 nov. 2009

Des hauts et des bas en Andalousie





Ce matin il y a du brouillard qui enveloppe tout. J’attends 9h mais il semble qu’il ne veuille pas se lever. Je prends quand même la route avec mon gilet fluo. On est dimanche et il n’y a pas grand monde sur la route. Je roule sur la bande d’arrêt d’urgence comme il y en a partout sur les routes espagnoles. Au moins tout est plat et je roule à toute vitesse dans ces plaines sans fin. A Las Cabezas, je suis au delà du 23km/h de moyenne ! Mais je vais vite ravaler mes trompettes. Pour rejoindre Arcos, la route s’enfonce dans les terres et commence à s’élever sérieusement. Le brouillard s’est levé, mais le vent fait son apparition et quel vent ! Je passe par dessus une crête avec grandes difficultés et me retrouve dans une vallée bordée de deux massifs. Le vent s’engouffre là dedans avec une force incroyable. Sans contexte, le plus fort depuis le départ. Il y a des éoliennes partout, mais toutes sont à l’arrêt, le vent est probablement trop fort. Je roule à 10km/h dans les faux plats montants et à peine 15 km/h dans les descentes. Je prends mon mal en patience sur le petit plateau, mais c’est une situation usante pour le moral. Comme une impression de faire les plus grands efforts du monde pour avancer de quelques kilomètres. Le vent me bourdonne dans les oreilles toute la journée. Arcos de la Frontera est posée sur le flanc d’une colline et son château est repérable des dizaines de kilomètres à la ronde. Le panorama est magnifique, seule satisfaction de cette journée d’horreur. Ah ! si, une deuxième : je rajoute un autre fruit à mon palmarès : des figues de barbarie (attention choisir les biens mûres, les autres sont pleines de piquants) Arrivé à Paterna, mon compteur affiche 85 km, je n’ai pas la force d’aller plus loin. Il n’y a pas de site couvert dans cette ville pour dormir. Je fais du porte à porte et à force de persuasion, je trouve une maison pour dormir. Plus qu’une maison, je trouve la chaleur d’un foyer et d’une famille. C’est très étonnant de voir que Carmen, une mère qui élève seule ses 3 enfants, est hésitante au départ à m’accueillir, puis de voir à quel point son hospitalité est débordante. Je n’ai pas le droit de l’aider, seulement de me reposer, de me doucher et de manger. A 21h30 je suis épuisé, un lit moelleux m’attend. Voilà qui me réconcilie avec l’Andalousie

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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