21 juil. 2009

Choix du matériel



Introduction :


Qui veut aller loin ménage sa monture, dit-on ! Mais ce n'est pas vraiment suffisant, le choix et l'utilisation du matériel ont une certaine importance. Nombreux sont les paramètres à intégrer pour aboutir à la liste de bagages la plus cohérente possible avec son voyage. Le poids, le volume, la polyvalence, l'utilité, la sécurité, la solidité, le degré de confort, l'ergonomie doivent être regardés de très près. L'élaboration de sa liste de matériel peut alors vous emmener dans de longues réflexions d'hiver au coin du feu. Je crois qu'il faut quand même garder en tête que rien n'est indispensable et que l'adaptabilité reste le maître-mot. Mais préparer et choisir son matériel est très amusant car on se projette directement dans le voyage, c'est une manière de le vivre par anticipation des situations agréables ou critiques. On a l'impression (un peu rapide je pense) de maîtriser les éléments...

Attention, même si la liste ci-dessous a été inspirée par celles d'autres voyageurs, il ne s'agit pas de recopier "bêtement" ce que les autres ont choisi sans se poser la moindre question. Venant de la marche ultra-légère (MUL), j'ai appris à me poser les questions essentielles du triangle fonctionnalité, conditions extérieures, connaissances du bonhomme.

Commentaires :

Le vélo:
Koga Miyata Terra Liner Alloy.

La grande majorité des cyclos s'accordent à dire que le vélo idéal pour un tour du monde possède des porte-bagages et un cadre acier muni d'œillets afin qu'ils puissent être ressoudés en cas de casse (rare pour un cadre de bonne facture mais fréquent pour des porte-bagages lourdement chargés). Les roues de 26" (650mm) sont aussi préférées car il est plus facile de trouver du rechange dans les pays reculés.
Ensuite il s'agit des composants solides et les plus standards possibles (Shimano voire Sram voire Rohloff qui s'engage à fournir en pièces partout dans le monde pourvu que l'on puisse seulement les contacter). Dans les détails, je préfererais installer un groupe transmission LX minimum et des V-brakes (voire des Magura hydrauliques qui ont le vent en poupe). Une dynamo de moyeu est appréciable si vous en avez l'utilité et un cintre papillon peut être un vrai plus au niveau confort.
Mon choix semble donc un peu à contre courant puisque Wilhemina est faite d'alu 7005 et mesure 28" (700mm) au jabot. Mais pour tout dire, j'ai bénéficié d'une offre si alléchante qu'elle m'a fait ravalé quelques exigences. Roulant uniquement en Europe et connaissant le sérieux de Koga (cadre garanti à vie par exemple), ce choix s'avère tout de même assez cohérent. Et puis le poids à jeun de la belle (12,1kg sans indiscrétion) a fini par me faire craquer. Toutes les specs sont disponibles ici sur le site très "néerlandais" de Koga Miyata.

Les porte-bagages :
Oublions tout de suite les remorques pour mon aventure qui sont bien lourdes loin d'être indispensables pour le volume emporté et gênante pour la maniabilité (je caricature lâchement car je n'ai jamais essayé qu'une fois de rouler 200m avec une remorque). La Bob Yak et l'extra-wheel semblent tout de même avoir fait leurs preuves et disposent de nombreux arguments.
Contrairement à beaucoup de cyclos, je fais le parti de charger davantage l'avant que l'arrière. Le poids (relativement limité) du bonhomme étant déjà supporté au 2/3 sur la roue arrière, il me paraît logique de rééquilibrer les masses sur l'avant afin de préserver rayons et moyeux et de conserver l'homogénéité dynamiques de l'ensemble. De plus, il est plus facile de pousser la charge en côte que de la tirer, je vous dispense du théorème de l'énergie potentielle et du calcul du travail mécanique mais imaginez-vous simplement monter une côte en tirant ou poussant une brouette, Newton est formel...
J'ai donc mis l'accent sur la robustesse du porte-bagage avant : Tubus Tara Lowrider. En acier, il a fait ses preuves et les sacoches rabaissées permettent de garder un centre de gravité assez bas ce qui atténue la perte de maniabilité du vélo.
Pas plus de 5-6 kilos à l'arrière, un porte-bagage en alu cyclo-randonnée (de bonne facture également) sera bien suffisant.

Les sacoches :
Tout le monde ne jure que par Vaude, Ortlieb et de temps en temps MSX. Ces marques font de très belles sacoches robustes et qui vous satisferont probablement. Ces marques écrasent tellement le marché qu'il devient difficile de trouver d'autres offres sur le marché. Trouvant les prix prohibitifs, j'ai fini par me rabattre sur des sacoches non-étanches certes mais très bien conçues à mon goût et surtout 4 fois moins chères. Il me suffira de placer mes affaires dans des sacs plastiques à l'intérieur et au moins je serai quitte de devoir aérer les moisissures qui se développent dans le fond (totale mauvaise foi inside). A noter que cyclo-randonnée produit également de très belles sacoches étanches pour 2 fois moins cheres qu'Ortlieb.
Au guidon, j'ai quand même succombé à Vaude car elle contiendra mes papiers importants et mes cartes.
Le set de bagages est complété par deux sacs boudins étanches en silnylon de 25L qui viendront de fixer sur le porte-bagage arrière au moyen de magnifiques sandows verts.

La mécanique :
Il faudra emporter de quoi réparer les problèmes mécaniques courants telles que les crevaisons, l'usure des patins de freins, la casse d'un câble ou d'un rayon, etc. Il est clair que l'on ne peut pas emporter un vélo de réchange mais avoir quelques pièces d'usure de rechange et les outils pour les remplacer sont des plus si l'on souhaite éviter les journées de galères. Il faut prévoir que les outils correspondent à la quasi totalité des vis sur le vélo et emmener de quoi faire quelques rafistolages de fortunes pour rejoindre l'étape suivante.

Le couchage :
Il se veut léger mais chaud mais léger mais polyvalent mais léger mais adapté aux conditions.
J'ai fait le choix de prendre une tente mono-paroi hybride entre la tente et la tarp (traduire grossièrement une bâche). Le mât central est une vulgaire tige de fibre de verre. Le tapis de sol est indépendant, il s'agit d'une couverture de l'espace myalar polyuréthane, increvable, indéchirable pas trop lourde. Un peu de ficelle, des tendeurs et des sardines pour compléter l'ensemble.
Pour le duvet, j'ai choisi du synthétique qui est moins affecté par les conditions humides. Le choix de la température de confort est peut-être ce qu'il y a de plus compliqué. J'ai choisi aux alentours de -2/-3°C (norme européenne) avec un zip intégral pour réguler au mieux la température. Complété par un drap de soie et mes vêtements ça devrait être suffisant pour un hiver dans le Sud de l'Europe, sans doutes exagéré pour l'été en Scandinavie. En cas de fortes pluies et du risques pour le duvet j'emporte un sursac en gore-tex.

La cuisine :
Je ne voulais emporter toute la batterie de poêles et de casseroles donc j'ai fait assez simple et léger. Une popote toute simple en alu, une "poêle" (j'hésite encore à la prendre ou non), un bol pliant, une cuillère, un couteau suisse et deux réchauds home-made pour alcool et bois. J'ai choisi ces deux carburants car je suis sur de les trouver partout en Europe (contrairement au gaz qui est parfois difficile à débusquer en Europe de l'Est et sujet aux problèmes de compatibilité des cartouches). L'essence est souvent choisie par les cyclos qui ne regardent pas trop le poids du réchaud et qui aiment fourrer leurs doigts dans le pétrole avant de manger pour nettoyer les injecteurs bouchés...

Les vêtements :
Là aussi l'idée est d'être polyvalent et leger. En vrac : Il faut privilégier le synthétique au coton car il sèche beaucoup plus vite. Le Gore-Tex n'est pas indispensable en vélo car la respirabilité est toujours insuffisante comparée à l'effort. Coté thermicité les doudounes sont les meilleurs ratios poids/chaleur. Les gants et les chaussettes en néoprène pour rouler sous la pluie c'est génial : chaud et respirant.
J'en emporte beaucoup par rapport à mon idée de départ mais je ne sais pas trop à quoi m'attendre cet hiver. En théorie, j'aurais besoin au minimum d'une tenue pour rouler, d'une tenue thermique au bivouac et d'une protection de pluie. Mais ma crainte l'emporte et j'emporte donc trois changes pour rouler (cuissards et maillots), une sous-couche thermique, trois couches thermiques et deux protection de pluie. Rien que de l'écrire ça me fait mal au cœur d'avoir autant de doublons. Certes, je gagne en confort, modularité et fréquence des lessives... Autant être clair, je ne suis pas convaincu de mes choix en la matière et il se peut que j'adapte après Noël (je vous laisse deviner dans quel sens).

La pharmacie :
Plusieurs approches sont concevables en fonction de votre projet et de votre philosophie. Certains partent avec un hôpital de campagne sur le porte-bagage, d'autres sans rien ou si peu. Et c'est vrai : on peut considérer qu'en cas de blessure grave, une simple trousse à pharmacie ne vous guérira pas et une consultation médicale sera de toutes façons inévitable et qu'en cas de blessure légère on peut rejoindre la pharmacie la plus proche (dans les pays dits développés). A partir de là, j'ai fait une moyenne en étudiant les maladies auxquelles je m'expose. Je prends donc de quoi soigner des petites plaies, un anti-douleur, un anti-inflammatoire, un anti-mal de ventre, un anti-microbes pour les troubles intestinaux et un bloqueur intestinal. Un tire-tique peut s'avérer utile.
Bien sur si vous partez pour un tour du monde, il vaut mieux faire attention aux vaccins spécifiques et prévoir un traiment de secours en cas de crises de paludisme, etc.
Ma grosse énigme avant de partir : Quid de la grippe H1N1 ? De toutes façons, je n'emmène pas de Tamiflu puisqu'il est imposible de s'en procurer à prix décent. En fait, j'aimerais bien l'attrapper avant de partir histoire d'être débarrassé... C'est mon dernier gros point noir avant le départ.

L'hygiène :
Pas grand chose à signaler sinon que je ne prends pas de dentifrice, c'est l'action mécanique du brossage qui est efficace et non le produit. Le savon de Marseille est bio-dégradable et peut servir à tout : toilette, vaisselle, dentifrice, etc.
La serviette est un torchon microfibre.

Electronique :
Je ne prends pas d'ordinateur portable ni de téléphone parce que j'estime que c'est lourd pour l'utilité que je pourrais en avoir. Ca se résume donc à un appareil photo et ses cartes mémoire, de quoi le charger sur secteur et un système de recharge d'accus NiMH grace à la dynamo.

Divers :
C'est là que le poids vient souvent se nicher incidieusement à coups de 15g par ci et 50g par là. J'ai essayé d'anticiper les situations critiques et d'adapter mon matériel. Ces éléments sont souvent essentiels à la sécurité donc il faut trouver le juste milieu entre la mise en danger, le confort et le luxe.


Détails techniques :

Fixation du porte-bagage avant sur une forche suspendues et sans oeillets :
Avenir avec les photos !

Montage electronique et physique du chargeur dynamo :
Avenir avec les photos !

Réflexions sur la durée des vie des composants et stratégie de remplacement :
A venir mais sans photos ;)

4 commentaires:

  1. tu pourrais quand même prendre un téléphone, en cas d'accident pour appeler les secours.

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  2. En effet, tu ne comptes pas embarquer ton combiné de poche Panasonic hérité de l'AEP ?
    Décéption
    En tout cas, avec Alicia nous comptons bien suivre de très près ton blog et les news que tu pourras nous donner à travers lui...
    Bonne route à toi M'ric...
    Ju & Alicia

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  3. En fait je conserve le téléphone mais pas la carte SIM ! Appels d'urgence possibles !

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  4. Juste en passant, je me suis finalement fait vacciner contre la grippe H1N1 avant de partir. Mais ca ne s est pas avere utile. En fait la psychose s est degonflee au meme rythme que la dette grecque a enflee...

    Ah les medias...

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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