Grâce à ce fameux « Polish Bordeaux » j’ai passé une excellente nuit dans le garage de Riczard. Le petit déjeuner me permet de prendre des forces pour la journée. Aujourd’hui soleil radieux ! De bonnes saucisses fumées accompagnées d’un pain noir aux noix très compact et très nourrissant. En prime, j’ai le droit de goûter à de délicieuses pâtisseries polonaises à base de génoise et de crème pâtissière. Avant de partir Riczard m’offre des saucisses, des fruits et une boite de chocolat. Il m’a vraiment gâté et c’est avec regret que je quitte ce personnage fantasque et fort sympathique.
La journée démarre par une route toute plate et monotone. Mais c’est le bon moment pour s’échauffer doucement et monter progressivement en rythme. Et puis après Grajewo, j’entre dans un parc naturel. J’y découvre de nombreux petits étangs au milieu des champs. Les roseaux bordent ces étendues d’eau et leur dessinent comme un écrin doré qui vacille sous la légère brise. Je suis aux anges car ces paysages sont superbes. En plus, le vent m’aide à avancer sans peine, alors cette matinée est un réel plaisir. De temps à autre, j’aperçois de jolies forêts de sapins de part et d’autre de la route. Cette région semble plus sauvage car les marécages empêchent de cultiver les terres à grande échelle avec les énormes tracteurs que j’ai croisés si souvent ces derniers jours.
A midi, je mange à Augustow sur la place centrale où le monument aux morts est couverts de lanternes en hommage aux victimes du crash aérien. Je profite longuement du soleil dans ce joli parc de ville. Avant de repartir, je vais faire quelques courses pour dépenser mes derniers zloty. Je n’ai pas besoin de nourriture car mes sacoches sont pleines de toutes les provisions que les polonais m’ont offertes, mais c’est la dernière ville avant la frontière. A peine sorti de la ville, je rentre dans une immense forêt de sapins que je ne quitterai pas de tout l’après midi. Cette petite route est toute droite et absolument déserte. C’est un réel bonheur de rouler dans ce cadre naturel qui me donne peut-être un avant goût des routes finlandaises. Par endroits, il y a de belles clairières illuminées par le soleil ou de petits lacs d’une formidable quiétude. Pas de bruit, sinon le chant des oiseaux, tout est paisible et préservé. Je m’arrête de temps en temps juste pour écouter ce silence et m’imprégner de cette ambiance apaisante.
Lorsque je reprends la route j’avance assez vite car le vent me pousse toujours vers l’est. J’arrive ainsi à Giby, quasiment le dernier village avant la frontière. Le paysage est ici d’une beauté incroyable et je reste à le contempler pendant de longues minutes. Il y a une petite église en bois sombre au sommet de la butte et à ses pieds un petit chemin empierré qui serpente et descend jusqu’à un grand lac. Au bord de ce lac, les roseaux dansent sous le vent. En arrière plan, une grande forêt de sapins forme une masse sombre qui contraste avec la lumière du soleil qui scintille sur l’eau. Je trouve une petite cabane en bois au bord du lac et me réjouis de ce lieu de bivouac si splendide. Je passe un dernier coup de fil à mes parents avant de quitter le pays, puis retourne manger au soleil couchant dans mon petit coin de paradis. Demain , je quitte la Pologne, les jours passés ici auront été si formidables que j’ai un petit pincement au cœur. Tout aura été si magique et si intense dans ce pays. La nature, les monuments, la culture, les échanges ne me laisseront que des bons souvenirs. Avant de m’endormir, je réalise que je me dirige vers les pays baltes, encore des découvertes intéressantes qui m’attendent plus au nord.
15 avr. 2010
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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