16 mars 2010

Terrassé par le froid

La nuit a été fraîche et je n’ai pas bien dormi. Le feu n’a pas suffi, il faut dire que l’endroit est entièrement ouvert et le vent s’y engouffre facilement. Mais bon, je profite de la merveilleuse confiture du monastère et des coings au sirop pour me donner de l’énergie. Le relief est encore compliqué ce matin et je n’ai pas les jambes. Les 25km pour rejoindre Varna ont été très difficiles. Malgré tout, l’entrée dans la ville est sublime lorsque je découvre un beau lac à l’Ouest qui confine le centre ville sur une étroite bande de terre coincée entre le lac et la mer. Je m’y arrête longuement pour profiter des monuments splendides comme la cathédrale et ses dômes dorés.
Cette longue pause n’est pas anodine et annonce une journée compliquée. D’autant que pour sortir de Varna il faut grimper un col. Six longs kilomètres très pentus avec épingle et tout l’attirail ! Comme chaque fois, je dois m’arrêter tous les 2 où 3 km pour faire redescendre mon rythme cardiaque. Heureusement, la vue sur Varna est encore plus belle d’ici et le soleil (qui me fait transpirer à grosses gouttes) donne une lumière merveilleuse sur toute la baie. Je passe enfin l’antenne relais et m’attends à une belle descente. Mais rien ne viendra ! On monte en fait sur un plateau en altitude où la neige borde encore la route. Cela la rend assez étroite et dangereuse lorsque les camions me doublent à pleine vitesse sur un bitume défoncé. Le vent m’est toujours défavorable et souffle fort en haut des ces montagnes. J’arrive à Stojer : 60 km au compteur et je mange un morceau en espérant que le vent se calme un peu. Au contraire, il me ramène des gros nuages noirs. Je ne me sens pas très bien dans ce vent froid. Je commence à avoir mal à la tête. Pas la peine de continuer dans cet état. Je m’arrête ici pour aujourd’hui …Il me faut un endroit au chaud pour dormir. Je rencontre Biser qui me trouve un bel abri dans les vestiaires du stade de foot. Cela sera mieux que rien pour cette nuit.
Mais Gemalko vient à ma rencontre en voisin. Après discussion, il m’invite chez lui. Je rencontre sa femme, que nous appellerons Skaya ( son prénom est imprononçable et elle ne sait l’écrire qu’en cyrillique !) Elle sera d’une gentillesse formidable avec moi. Nous ne parlons pas un mot en commun mais elle comprend tout de suite que je suis malade. Elle me prépare une bonne soupe de lentilles, puis m’installe sous des couvertures au coin du feu. Je dormirai un peu avec ce mal de tête en attendant la nuit. Le soir venu, je ne suis pas en appétit et pars me coucher. Skaya vient me border et me souhaite une bonne nuit.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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