La nuit a été réparatrice et je suis plein d’énergie pour retourner sur ces fameuses collines. Mais dans les vingt premiers kilomètres, j’ai eu droit à de grandes montées et des descentes qui m’ont bien cassé les jambes et le moral. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais cette forêt est horriblement épuisante. J’arrive en milieu de matinée à Saroy où je m’arrête pour imprimer quelques cartes manquantes pour rejoindre Budapest ou Cracovie, lieu de rendez vous avec mes parents. Lire les dernières nouvelles de ma famille en France me fait beaucoup de bien et me permet de relativiser ma mauvaise humeur. Cela va de mieux en mieux, en fait tout est psychologique. Il suffit de ne pas se focaliser sur les difficultés. Entre Saroy et Vize je suis dans une grande plaine bordée par de douces collines. C’est un grand bonheur d’avoir enfin un horizon qui s’ouvre sur plusieurs kilomètres. Au fond coule une paisible rivière bordée de pâturages où paissent quelques troupeaux. Vize est un ville moyenne de Turquie sans monument, ni même un parc. Tout est gris, resserré et sans âme. La chaleur, il faut la chercher dans les café où les hommes se rassemblent pour discuter et jouer aux dominos. Partout où je me serai arrêté, on m’a offert un thé turc délicieusement sucré et bouillant. Pour sortir de Vize, je continue dans la plaine, mais elle se resserre de plus en plus. Il faut donc recommencer le petit jeu des montées et des descentes dans la forêt. Je n’en ai plus la force et je m’arrête à Poyrali où je retrouve une bonne partie du village au café. Safat est étudiant à Istanbul et parle très bien Anglais. Il maîtrise un peu le Français et comprend tout ce que je lui raconte. Il m’offre un délicieux Köfte. Ce sont des boulettes de viande épicées et grillées accompagnées d’oignons, de tomates et de poivrons. Nous discutons longuement des différences culturelles et politiques entre nos deux pays. Lui sort de six mois de service militaire et en est complètement dégoûté. Pas de chance, la zone est archi-militarisée. Chaque village possède un camp militaire. La proximité des frontières Grecque et Bulgare y est sûrement pour quelque chose. Je dormirai dans le salon de barbier de Mehmet Ali où un confortable canapé me permettra de passer une bonne nuit au coin du poêle qui crépite.
12 mars 2010
Encore ces collines turques
La nuit a été réparatrice et je suis plein d’énergie pour retourner sur ces fameuses collines. Mais dans les vingt premiers kilomètres, j’ai eu droit à de grandes montées et des descentes qui m’ont bien cassé les jambes et le moral. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais cette forêt est horriblement épuisante. J’arrive en milieu de matinée à Saroy où je m’arrête pour imprimer quelques cartes manquantes pour rejoindre Budapest ou Cracovie, lieu de rendez vous avec mes parents. Lire les dernières nouvelles de ma famille en France me fait beaucoup de bien et me permet de relativiser ma mauvaise humeur. Cela va de mieux en mieux, en fait tout est psychologique. Il suffit de ne pas se focaliser sur les difficultés. Entre Saroy et Vize je suis dans une grande plaine bordée par de douces collines. C’est un grand bonheur d’avoir enfin un horizon qui s’ouvre sur plusieurs kilomètres. Au fond coule une paisible rivière bordée de pâturages où paissent quelques troupeaux. Vize est un ville moyenne de Turquie sans monument, ni même un parc. Tout est gris, resserré et sans âme. La chaleur, il faut la chercher dans les café où les hommes se rassemblent pour discuter et jouer aux dominos. Partout où je me serai arrêté, on m’a offert un thé turc délicieusement sucré et bouillant. Pour sortir de Vize, je continue dans la plaine, mais elle se resserre de plus en plus. Il faut donc recommencer le petit jeu des montées et des descentes dans la forêt. Je n’en ai plus la force et je m’arrête à Poyrali où je retrouve une bonne partie du village au café. Safat est étudiant à Istanbul et parle très bien Anglais. Il maîtrise un peu le Français et comprend tout ce que je lui raconte. Il m’offre un délicieux Köfte. Ce sont des boulettes de viande épicées et grillées accompagnées d’oignons, de tomates et de poivrons. Nous discutons longuement des différences culturelles et politiques entre nos deux pays. Lui sort de six mois de service militaire et en est complètement dégoûté. Pas de chance, la zone est archi-militarisée. Chaque village possède un camp militaire. La proximité des frontières Grecque et Bulgare y est sûrement pour quelque chose. Je dormirai dans le salon de barbier de Mehmet Ali où un confortable canapé me permettra de passer une bonne nuit au coin du poêle qui crépite.
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12- Turquie
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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