19 févr. 2010

Il s’en va et il revient

Ce matin Anton m’apporte du pain et du chocolat pour le petit déjeuner. Mes sacoches sont pleines de vivres en ce moment. Il me donne également d’étranges rations de céréales compactées et coulées dans une sorte de cire. Très étrange au palet, on a l’impression de manger du bois…Mais il m’assure que c’est plein d’énergie, c’est utilisé par les soldats de l’ex-Yougoslavie ! C’est vraiment bizarre comme aliment. De l’énergie il va m’en falloir, le vent est très fort et on annonce de la pluie. J’entame la route vers Makarska, le long d’immenses montagnes formant le massif de Biokovo. Le vent s’appuie sur cette barrière naturelle et redouble de force. Le ciel est de plus en plus sombre et j’ai l’impression que cette fois, ça va tomber. 13 km suffiront à me dissuader de rouler plus loin. Je visite brièvement Makarska, puis je retourne vers Brela. Le vent est vraiment trop fort. A peine arrivé à destination (mon point de départ !) la pluie commence à tomber. Je retrouve Marin à midi qui m’invite à manger. Il m’ouvre également une chambre où cette fois je vais dormir. Cela semble lui faire encore plus plaisir qu’à moi. Après le repas nous discutons de l’ouverture de la Croatie sur l’Union Européenne et des problèmes posés aux Croates pour franchir les frontières. Sa vision est très intéressante, mais très patriote comme le sont les Croates dans leur grande majorité. Cet après-midi, lessive, douche, inspection de la mécanique, puis ballade sur la Marina sous la pluie. Danijel fume une cigarette devant le bar, il m’a déjà abordé hier et nous discutons un peu. Pour finir il m’invite à boire un verre avec ses amis. On fête un anniversaire et c’est champagne ! Trois coupes et deux énormes parts de gâteau au chocolat. Je repars avec des biscuits dans les poches. C’est dément, ici la générosité n’a pas de limite. Lorsque je rentre, le repas est presque prêt. Côte de porc et purée de pois chiches, je me contente d’un yaourt en dessert car mon estomac ne peut plus absorber toute cette profusion de nourriture. Je me souviendrai de Brela et de cette ambiance de camaraderie qui règne partout dans le village. Le plus beau visage que la Croatie puisse m’offrir. Que je l’aime cette Croatie simple et ouverte. C’est encore un beau trésor que ce pays !

2 commentaires:

  1. Bref, nous on te croit en souffrance, plein d'abnégation sur les routes de l'Est... et toi, en fait, tu gueuletonnes ! ^^

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  2. C est vrai mon passage a Brela ca a vraiment ete de la folie au niveau de la bouffe... Mais les rumeurs circulaient dans le village et finalement tout le monde voulait y aller de son petit geste pour moi... Ca me fait du bien de relire tout ca, c etait vraiment un lieu hors du commun ou les gens etaient d une generosite sans limites...

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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