28 janv. 2010
Les réponses sont simplissimes
Le vent a encore soufflé cette nuit. Les jours rallongent, car je peux désormais partir vers 7h30. Le ciel est assez gris mais le paysage est coloré de gris, de vert et d’azur. Poussées par le vent , les vagues sont puissantes et viennent s’échouer sur les rochers. Côté terre, de beaux champs d’oliviers s’étendent à l’horizon, séparés par de petits murets de pierres blanches. Les petits ports de pêche s’enchaînent pour atteindre la pointe extrême du talon italien : Santa Maria di Leuca. La pointe est sauvage et très jolie. La basilique fait face à la mer sur son promontoire. Une statue atteste que le pape Benoit XVI est venu se recueillir ici en 2008. Le phare se dresse fièrement sur le cap comme un gardien d’un sanctuaire naturel. Je bascule coté adriatique. La côte se fait falaises grises et vertes. Les oliviers ont colonisé les pentes abruptes. L’eau est d’une clarté incroyable. Ma route monte aux sommets des falaises pour m’offrir de magnifiques panoramas, puis redescend dans les anses où de petits ports de pèche m’attendent. Je mange un morceau à St Cesarea. Alors que je range quelques affaires un rayon de soleil me frappe la nuque. Instantanément toutes les réponses aux questions de la veille m’apparaissent clairement. Je suis venu chercher le bonheur aussi simple qu’un rayon de soleil. Je me suis un peu perdu en route ces derniers jours, oubliant d’apprécier la vie. J’étais en perpétuel combat contre les éléments alors qu’il est inutile de se battre. Apprécions ce que nous avons sans nous soucier de ce que nous pourrions avoir. Je repars en remerciant le Seigneur de m’avoir fait traverser cette épreuve. Sans toutes ces difficultés rencontrées, ce beau rayon de soleil ne m’aurait pas ému le moins du monde. Je suis le plus heureux des hommes à cet instant. La route a beau s’élever pour remonter en haut des falaises, je suis content d’être à l’endroit où je suis, sur le chemin que je suis. Et comme un cadeau du ciel, la côte m’offre un plus beau visage encore. Sous ce beau soleil d’hiver, elle se dessine en superbes calanques très profondes couvrant une eau turquoise et scintillante. Un peu avant Otranto, le cap ravit mon regard. Des grottes souterraines apparaissent au pied des falaises au gré des vagues alors qu’en haut la verdure resplendit en herbes et joncs. Des pierres d’albâtre semblent avoir été semées là par je ne sais quel géant ! Je prends quelques instants pour visiter Otranto et son bastion puis je repique vers les terres avec Lecce en point de mire pour demain. La route monte sérieusement pendant vingt kilomètres, ça suffit à me casser les jambes. A Martono, je décide de m’arrêter pour aujourd’hui. En parcourant cette petite ville historique, je tombe sur Dario qui nettoie sa voiture avec un soin rarement vu ailleurs qu’en Italie. Je lui explique ma situation et voilà que tous ses amis débarquent. Pas de problème pour la nuit. Ils s’occupent tous de l’organisation de concerts et ont un local . En attendant, on s’occupe de moi en me servant plusieurs bières et même du whisky ! Lorsqu’il faut se rendre au local, je ne suis plus très frais et les quelques mètres à parcourir à vélo me semblent une éternité. Mais en arrivant, je savoure tout le confort : chauffage, salle de bain, cuisine et un super divan pour dormir. Dario me donne les clés et me précise que je peux me servir en bières dans le frigo ! A 20h, il revient toquer à la porte et m’apporte un énorme sandwich, pardon panino ! Je suis réchauffé, lavé et rassasié. Je m’endors comme un bébé avec l’espoir d’atteindre Locorotondo demain pour retrouver Cicio. 110 km au programme, il est temps de dormir.
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08 - Italie
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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