1 nov. 2009

Un dimanche pluvieux

Je me lève dans l’abri de la chapelle et Beda est déjà là assis devant mon vélo à fumer une cigarette Il m’a préparé du café et des biscuits « tiens mon pote réchauffe toi aujourd’hui tu ne vas pas rouler ! » En effet, il pleut à torrent et les vagues qui s’échouent sur les rochers font trembler le sol. Je bois mon café et lui enfile une combinaison de plongée pour aller ramasser des coquillages dans le froid. Petit à petit de nombreux pêcheurs débarquent sur la jetée armés de grande cannes et d’épuisettes. La pêche semble bonne. Lorsqu’ils ont atteint leur quota ou que la pluie les a dégouttés, ils viennent s’abriter sous le préau de la chapelle. Tout le monde discute du match Braga-Benfica (2-0) de la veille et des élections du jour. On me demande ce que je fais là, d’où je viens et ce sont toujours les mêmes surprises lorsque j’annonce venir de France. On échange quelques mots en français, en anglais et en portugais. A midi, le temps est toujours aussi exécrable : Beda a raison, il va pleuvoir toute la journée. Les pêcheurs se sont rassemblés dans le bar de la plage. On me paye un café, puis un sandwich chaud. Les discussions vont bon train et je suis intégré au groupe, car il y en a toujours un pour me traduire les longues tirades…Le gérant du bar me sert un porto et devant mon air enjoué, il m’en offre 50cl. dans une petite bouteille en plastique : « Pour le courage ». Je n’ai rien d’autre à dire que « mucho obrigado ».
La journée passe à discuter dans ce bar avec Beda qui estime avoir suffisamment travaillé ce matin pour un dimanche…Le soir, la femme du gérant m’offre le repas : soupe de légumes, sandwich au thon, yaourt et kiwi. Quelle générosité ! Elle s’inquiète de me laisser dormir dans le vent, alors elle fait une place dans la remise du bar pour que je m’y installe.
La nuit sera douce, avec l’espoir que demain, la pluie aura cessé. Mais je ne pouvais pas trouver meilleur endroit pour m’arrêter aujourd’hui. Les Portugais sont vraiment des gens qui ont le sens de l’accueil.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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