29 nov. 2009

Tranquille



Il est bien tombé quelques gouttes cette nuit et le ciel est un peu bouché en ce dimanche matin mais pas de quoi s’affoler. Le risque de pluie me semble assez faible. Comme chaque jour, je me lève aux premières lueurs du jour et reprends la route dès que le soleil pointe à l’horizon. La mer reprend instantanément sa robe dorée et les nuages se dispersent à une vitesse record. Ma route longe encore la plage pendant une petite demi-heure puis bifurquent subitement plein Nord à l’intérieur des terres, je quitte la nationale. Le paysage change en conséquence. Je retrouve de belles régions bucoliques où les collines se découpent entre forêts et terres cultivées. Les fermes et les étables peuplent de petits villages sans soucis. Tout au fond, la barrière du massif des Montseny me rappelle les paysages du Gers et les contreforts des Pyrénées. 2 mois et demi plus tard j’en atteins le symétrique côté espagnol, il n’a rien à envier au versant français.
Pour entrer dans Girone c’est encore un jeu d’enfant. Le marathon de la ville s’est couru ici il y a 15 jours et pour atteindre le centre, il me suffit de suivre la bande bleue tracée sur le bord de la route. Trop facile ! Je n’imaginais pas cette ville aussi jolie. Le centre historique est truffé de magnifiques bâtiments anciens, les petites ruelles pavées et les étroits passages en escaliers sont pleins de charme, les rives du Ter et ses ponts sont tout à fait authentiques. Dommage qu’un vent terrible s’engouffre dans le centre et me force à rejoindre la bibliothèque pour déjeuner…
Je ressors plein Nord de la ville à travers la zone commerciale déserte en ce dimanche après-midi. Je multiplie les pauses car je souhaite m’arrêter ce soir avant Figueres histoire de faire quelques emplettes demain matin. En fait j’ai roulé un peu trop fort ces derniers jours et maintenant je dois réduire la cadence. C’est malin ! Je reprends goût à la flânerie et profite de rouler dans ces belles forêts sur une route quasi déserte. 15km avant Figueres, il faut vraiment s’arrêter, il n’est que 15h mais tant pis (ou tant mieux). Le petit village de Bascara est un peu en hauteur et laisse apparaître quelques ruines d’une muraille d’enceinte. Après avoir déambulé un peu dans les rues, mon attention se porte sur le stade de foot. Tout le village s’y concentre et le match tient ses promesses : victoire des locaux 3-2 ! Une fois la tension retombée, les supporters s’intéressent à mon voyage et les questions fusent. A la fin, je n’ai même plus la peine de répondre, lorsque la question a déjà été posé quelqu’un de l’assemblée rétorque immédiatement la réponse et on passe à la suivante… Pour finir, on me propose une bonne douche dans le vestiaire. Lorsqu’un homme aperçoit ma blessure à la hanche (cf étape du camino del Rei) il me propose plein de pansements et de compresses stériles. C’est parfait, mes diverses amourettes avec le macadam avait épuisé mes stocks ! Je ne dormirai pas dans le vestiaire car l’atmosphère est trop humide mais sous la tribune. Avec tout cela je n’ai même pas eu le temps de réaliser que, demain, je traverse la frontière, retour au pays !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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