Aujourd’hui, j’ai décidé de rallonger l’étape en longeant le Gave jusqu’à Bayonne. J’ai seulement 20 km de route un peu escarpée, puis je récupère la vallée. J’espère avancer au maximum dans l’idée de traverser la frontière le plus tôt possible demain.
Je traverse Arthez dans la matinée. La vallée tranche complètement avec les contreforts des Pyrénées, ici on cultive le maïs. Après être passé devant le superbe château de Morlanne qui surplombe Lescar et Lacq et toujours à l’horizon, l’impressionnante chaîne des Pyrénées qui grossit de kilomètre en kilomètre comme si notre rencontre devenait inévitable.
Orthez de Béarn est sacrément difficile à atteindre, mais ces jours-ci, j’ai une forme du tonnerre. A dix heures, il fait bon, le soleil commence enfin à me chauffer. Je me pose au pied de l’église, étape de Saint Jacques. Au premier plan, les raffineries de Lacq, ensuite viennent les multiples replis de la topographie et comme sortie de terre le matin même, la chaîne s’impose aux regards dans toute sa majesté.
Serai-je capable de traverser le Pays Basque ? Je me sens faible face à cette nature grandiose. Encore subjugué par le spectacle, je me perds trois fois après la sortie d’Orthez. La route est roulante et les petits villages plein de charme : églises, moulins, ponts anciens jalonnent le parcours. Pour les trente derniers kilomètres, il y a même une piste cyclable qui longe l’Adour.
Arrivé à Lahonce, dernier village avant Bayonne, je suis vidé : c’est la première fois que je sens monter l’hypoglycémie. Le repas de ce soir, chataignes au saucisson, me remettra d’aplomb. Dans le village, un ancien couvent du 12ème siècle a été transformé en salle de réception. L’employée de mairie n’hésite pas une seconde et me confie la clé à remettre dans la boite aux lettres demain matin. Adossé au mur de Pala, je regarde le soleil se coucher en traçant ma route de la pointe du crayon. Autant de noms dont les sonorités me sont étrangères : Irun, Donostia…J’ai hâte de mettre des images là-dessus. Demain, le voyage prend une nouvelle dimension : l’Espagne. Elle me fascine et m’inquiète en même temps. J’ai hâte d’en découdre et d’apprécier tout ce qu’elle pourra m’offrir.
14 oct. 2009
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
coucou Aymeric,
RépondreSupprimerun petit message pour te dire qu'on pense tous à toi et qu'on suit tes merveilleuses aventures de près!
j'espère que ce périple t'apportera beaucoup sur tous les plans, fais attention à toi néanmoins et aux gros poids-lourds!
je repars au Canada lundi pour m'y installer avec Shawn au sud de Montréal. tu y es le bienvenu quand tu veux.
profite bien, à bientôt
camille