23 oct. 2009

Il pleut, il pleut, Bergère

Dès mon réveil, je comprends qu’aujourd’hui je vais ramasser ma première journée de pluie. C’est déjà un miracle qu’elle n’arrive que maintenant après un mois et demi de voyage. J’hésite de longues minutes avant de m’engager, j’aimerais bien avoir une petite éclaircie mais à 10h c’est toujours la pluie qui s’abat partout autour de mon abri. Je me lance sans trop savoir ce que cela va donner. En fait c’est très simple : j’avais choisi l’option « tenue minimale » pour n’avoir que peu d’affaires à faire sécher. A contrario on peut choisir l’option « étanchéité complète » mais elle crée une telle étuve qu’au final on est également complètement trempé . Au bout de 10mn, je suis déjà trempé de la tête aux pieds. Les nuages ne me laissent aucune visibilité sur le paysage, la route est assez plate et d’une rectitude insupportable, alors je roule sans réfléchir, bêtement j’aligne les kilomètres. Je sais que si je m’arrête, j’aurai de grandes difficultés à me motiver pour repartir. Au bout de 60km tout de même, j’ai trop faim pour continuer. Je ne pourrai pas atteindre Santiago ce soir et j’en ai simplement ras le bol de cette journée. Je sors de la grande route en direction de Ponte Careira (à 30km de Santiago) et décide de stopper là mon étape.
A nouveau quelques courses, à la recherche désespérée de semoule de blé et de cacahuètes (que je ne trouve toujours pas et pas même à Santiago comme si les Espagnols ne connaissaient pas ces aliments : bizarre !!)
La nuit va finalement tomber doucement et les joueurs de foot me laissent gentiment le soin de m’installer dans le gymnase. L’un d’entre eux me rapporte même un sandwich : omelette, fromage, lardons. Voilà qui me réchauffe le cœur alors que mes affaires du jour refusent de sécher. Qu’importe, la douche est salvatrice et l’abri sûr. Demain, ce sera enfin Santiago comme une nouvelle étape du voyage ….

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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