Je me lève et tout de suite, mes pensées se tournent vers la symbolique de cette journée. Pour l’instant, le tour d’Europe se limitait à un tour de France…Désormais, il prend tout son sens.
Cinq kilomètres et je suis déjà à Bayonne que je n’imaginais pas aussi jolie. J’aurais préféré ne pas m’arrêter, mais de toute façon, à cette heure-ci, ça bouchonne de partout en centre ville. Malgré tout, je ne m’attarde pas, je veux vite revoir la mer. Il y a que je suis un peu tombé amoureux d’elle la première fois que je l’ai vue au Faou. Ensuite, on s’est côtoyé tous les matins. Elle m’apaise par son immensité. Mais voilà déjà huit jours que l’on ne s’est pas vu, elle me manque un peu. Alors je file plein ouest, tambour battant vers Anglet. Lorsque j’aperçois la forêt de pins, je sais que je suis presque au but. Juste le temps de rater la sortie du rond point et de revenir sur mes pas et puis les retrouvailles émouvantes comme toutes peuvent l’être. C’est marée haute, les vagues battent l’immense plage à perte de vue, le soleil me chauffe la nuque : quel bonheur d’être enfin tous les trois réunis.
Je longe la côte vers Biarritz que je trouve un peu trop citadine pour être authentique. Le Rocher de la Vierge qui surplombe la ville vaut quand même le détour. Viennent ensuite Bidart et Saint Jean de Luz qui par leur architecture à colombages rouges et bleus me ravissent le regard. Enfin Hendaye, dernière étape française avant deux mois. J’en profite pour donner mes dernières nouvelles par téléphone à la famille.
Depuis le port, je vois la pointe de Hondarribia. C’est l’Espagne qui m’attend. Je cherche désespérément un magasin de souvenirs pour acheter un fanion français, mais hors saison, tout est fermé. En fait, je cherche depuis Vannes, mais rien. Tant pis, je me lance sur le port en anonyme. Devant moi, les panneaux ne sont déjà plus les mêmes, les boutiques vendent du tabacco, la montagne me surplombe. Ca y est, Irun ! Viva Espana ! Euh, Viva EUSKADI !
Il me faut dépasser San Sebastian avant la nuit. Alors je fais fi des côtes et enroule le braquet sur la nationale. Il n’y a de toute façon qu’une seule route.
Saint Sebastien est très belle, le côté mer a des allures de Sables D’Olonne avec une immense plage bordée de falaises à droite et à gauche. Côté terre, les avenues me rappellent les Champs Elysées, très longues et arborées. La cathédrale est un bijou d’ornements sculptés. Mais mon orientation est approximative. Je souhaite quitter la ville par le sud pour éviter les falaises. Malheureusement, après confirmation auprès des locaux, c’est quasiment impossible pour un vélo. Sola la Autopista ! Et me voilà donc après déjà 115 km au compteur à grimper vers Igeldo. 5km de col avec des passages à 13 %. Les mollets sont durs, mais le moral est boosté par la vue sublime sur la baie. Arrivé au sommet (Igeldo), je suis terrassé. Je dois trouver un lieu pour dormir ici. Le village est minuscule, mais visiblement riche en installations. Notamment un superbe mur de pelote basque couvert. Deux équipes d’adolescents s’affrontent alors que je mange en les admirant frapper la balle à main nue. La nuit est tombée, la salle de pelote reste ouverte. Je pose mon matelas et mon sac et m’endors d’un soleil lourd. Viva Espana.
15 sept. 2009
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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