20 avr. 2010
A moi la Lettonie
Ce matin ce sont mes derniers kilomètres en Lituanie avant de rejoindre le second état balte sur ma route : la Lettonie. Comme j’ai dormi dehors je me suis réveillé de bonne heure et je pars dans la foulée sous un beau soleil. A peine sorti du village que je pénètre dans une forêt de sapins. Je n’imagine pas la taille de cette forêt, je la traverse pendant 25km. Par endroits il y a de jolies petites clairières. Souvent quelques fermes ce sont installées ici et profitent de ces ouvertures pour cultiver la terre et élever des moutons. Il y a toujours de belles petites maisons en bois peintes en jaune ou vert pâle. Cette forêt est tout de même un peu monotone mais elle a la grande qualité de me protéger du vent, alors je roule à un bon rythme. Elle finit par s‘évanouir petit à petit pour faire place à une immense plaine cultivée et quadrillée par des canaux d’irrigation. Le vent du nord souffle très fort depuis ce matin mais j’ai de l’avance pour rejoindre Birzay pour midi. La ville est un peu à l’image d’Altus. Elle vit, elle bouge mais elle manque un peu d’âme. Ce ne sont que des immeubles et des petits commerces. On peut quand même trouver un peu de quiétude au pied de l’église blanche où trône une petite place. Je m’y arrête pour manger et pour dépenser mes derniers Litas. Je vais repartir avec les sacoches chargées à bloc. J’achète une petite glace au marchand ambulant. La dégustation en plein soleil est un vrai petit moment de paradis. Pendant la sieste, je sens que je suis en train de prendre des coups de soleil sur les oreilles mais c’est un réel plaisir. Je dois être un peu maso parfois ! Il faut comprendre qu’après avoir enduré le froid, le gel et la neige, le moindre rayon de soleil me ravit ! Cet après midi à l’inverse d’hier, le vent est pratiquement complètement tombé. Je continue de traverser tous ces champs en espérant vite rejoindre la frontière pour changer d’univers. Et là voilà qui se profile à l’horizon. C’est une belle rivière qui coule paisiblement au milieu de la plaine. Je franchis le pont, et me voilà en Lettonie. une magnifique église de pierre m’accueille comme pour me signaler que je vais découvrir de belles choses dans ce pays. Je roule jusqu’à la bourgade suivante : Barbelé. Ne vous fiez pas à son nom c’est le plus paisible et isolé des villages que l’on puisse trouver. Il faut dire qu’ici on est loin de tout . Un homme m’aborde c’est Alvis, un vieil homme un peu débraillé mais sobre (ce qui est gage de sécurité pour moi). Il cherche quelque part où me loger. Comme il ne trouve personne, il m’accueille dans sa petite cabane. Il n’y a qu’une pièce organisée autour du poêle à bois qui trône fièrement au centre. Le repas sera simple, omelette aux patates. J’apporte le pain. Alvis me raconte la vie du temps de l’union soviétique (dans son anglais personnel !). Ce n’était pas la fête tous les jours. Nous allons nous coucher de bonne heure. Il me prête son lit et lui couche sur le sol enroulé dans des couvertures. Ambiance très spéciale ce soir mais au combien généreuse de la part d’un homme qui a si peu à offrir.
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18- Pays Baltes
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.

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