Tout le monde dort lorsque je décide de partir ce matin. Il faut dire que la soirée d’hier a encore bien duré et la fatigue commence à s’accumuler, pour moi également ! Je quitte la maison sur la pointe des pieds, cela m’évite les adieux trop douloureux et je m’en satisfais bien ainsi. L’accueil que j’ai reçu à Are a été d’une formidable gentillesse et d’une fraternité naturelle. J’ai adoré tous ces moments passés ici, je me sentais un peu l’ami de toujours et j’ai pu partager la vie réelle de tous ces gens. C’est ce que je préfère dans ce voyage, ne pas être traité comme un invité pour découvrir et prendre part à la culture locale. Ici ça été naturellement simple et convivial. Je m’éclipse à pas légers mais le cœur lourd de souvenirs inoubliables. La grande route n’est toujours pas très intéressante pour ne pas dire ennuyeuse. Mais j’ai en tête les images du week-end et cela suffit à mon bonheur. Je roule sans réfléchir . Soudain, je réalise que je peux atteindre Tallin aujourd’hui, il me faudra quand même parcourir 125km dans la journée. Certes, le terrain est plat et les jours longs mais le vent m’est défavorable et je suis assez fatigué. Nous verrons bien au fur et à mesure des kilomètres si ça reste envisageable ou non. Je roule dans cette forêt toute la journée et ne rencontre aucun village. Pour me reposer à midi avec le grand soleil, c’est agréable de s’asseoir dans l’herbe, protégé du vent par un bosquet d’arbres. Ce vent me fera des misères jusqu’à la moitié de l’après midi. Au sud de Tallin ma route repart vers le Nord Est et maintenant c’est vent dans le dos pour le final. Je roule à toute allure et sans efforts. C’est parfait, je pourrai ainsi atteindre Tallin aujourd’hui. J’entre dans la banlieue comme une flèche et je la traverse sans m’arrêter. J’ai trop hâte d’entrer dans le cœur de la ville. Le voici qui se profile sur un horizon dégagé. De multiples tours et clochers apparaissent dans la lumière, sur un front de ciel bleu. Déjà d’ici, ça à l’air somptueux ! Je parcours rapidement le centre et suis déjà impressionné par la densité de monuments que l’on peut observer. Mais ce qui me préoccupe en premier lieu, c’est de trouver une chambre pour la nuit. Cela ne sera pas compliqué et l’auberge de jeunesse où je dépose mes affaires est parfaite, à deux pas du centre ville. Je dépose mon vélo et me voilà parti sur mes deux jambes à la conquête de Tallin.
Je suis tout de suite conquis par cette ville qui est d’une beauté inimaginable ! J’ai beaucoup aimé Vilnius, adoré Riga et suis littéralement amoureux de Tallin. Placez vous n’importe où dans le centre ville et levez la tête. Vous apercevrez forcément une tour, un clocher ou une muraille. La ville est ceinturée par des fortifications anciennes qui dressent de hauts murs de pierre jalonnés par d’énormes tours de défense. Un chemin de ronde permet de se promener entre les murs et offre de belles perspectives à travers les créneaux. Par endroit, il est soutenu par de sublimes colombages en bois qui donnent l’impression de s’agripper à la muraille. Entrez par l’une des trois portes de la ville et allez vous promener vers l’hôtel de ville. La place carrée est bordée de bâtiments hauts et étroits dont les façades multicolores sont un régal pour les yeux. L’hôtel de ville en lui même est magistral, tout en pierre claire et arborant une superbe horloge d’azur et d’or en haut d’une tour fine et élancée. Dans la porte basse de la ville, baladez vous dans les petites rues pavées et paisibles à la rencontre des différentes églises. Les pointes des clochers en cuivre, les horloges décorées, les façades sculptées finiront de vous subjuguer. Lorsque vous pensez avoir tout vu, montez sur les hauteurs de la ville . Au soleil couchant vous prendrez alors une seconde vague de contemplation béate en tombant nez à nez avec la cathédrale orthodoxe et ses multiples dômes dorés qui reflètent les fresques et les icônes peintes sur les façades. Et pour vous achevez, vous devez absolument aller voir les petites terrasses qui surplombent la ville. La lumière rasante du soleil sur les toits oranges, les tours, les clochers, les murailles resplendissent et allongent leurs ombres jusqu’à l’infini. La mer baltique d’un bleu éclatant baigne tout Tallin dans un flot de tranquillité et de quiétude. Impossible de rester de glace face à la magie du lieu. C’est un petit endroit de paradis, très semblables à Lisbonne. Il me faut de longues minutes pour trouver la motivation de m’arracher de ce lieu et de rentrer à l’auberge. Je consulte internet, avale un morceau puis vais me coucher avec des images plein la tête.
25 avr. 2010
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.

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