Ce matin, je retrouve Ahmed au café pour un bon petit déjeuner. Il n’arrête pas de s’excuser de ne pas avoir trouvé meilleur endroit pour me loger. L’hospitalité des musulmans semble ne pas être une légende. Pourvu qu’il en soit ainsi en Turquie. Le ciel est très chargé et je ne m’attarde pas trop pour profiter du temps sec. J’arrive rapidement à Komotini où la cathédrale orthodoxe est jolie, mais je commence à m’en lasser car elles sont toutes construites sur le même format. D’ici, pour rejoindre Alexandroupoli sans passer par l’autoroute, c’est un peu un labyrinthe sur les petites routes. J’espère que je vais réussir à m’orienter correctement. Au départ, c’est facile, il me suffit de prendre la direction de Sapes dans une large plaine ponctuée de petites collines « gentilles » à franchir. Dans les villages traversés, c’est comme à Mega Pisto, il n’y a pas grand chose d’autre que des fermes et quelques commerces de proximité. De Sapes, je dois rejoindre Sykorrachi et ça commence à se vallonner en plus en plus. J’ai de l’énergie à revendre grâce au bon repas d’hier et grâce à mon pavé magique de Kalvas ! C’est même assez joli de traverser cette campagne reculée de Thrace. Ensuite il faut prendre vers Kirki et comme je m’en doutais en scrutant la ligne d’horizon, les choses sérieuses vont démarrer. Ca monte haut dans les montagnes et sur des pentes très irrégulières. De longs faux plats assez roulants alternent avec de véritables butoirs aux pourcentages incroyables. Chaque fois, c’est arrêt et poussée de vélo pour atteindre le replat suivant. La vue n’est pas celle que j’espérais car les nuages me cachent une partie de l’horizon. De plus la forêt de sapins et de chênes est assez dense et ne me laisse que peu d’ouvertures pour admirer la vallée. A Kirki, je bascule enfin vers le sud pour rejoindre la mer et Alexandroupoli. Ca descend tranquillement dans la forêt. Quelques gouttes de pluie me font forcer l’allure de peur de me faire rincer, mais rien de méchant au final. Dans la cité du grand Alexandre, le soleil se met même à briller. Joli phare qui orne le front de mer touristique long de 50m. Ensuite, c’est le port industriel de part et d’autre. Rien de bien fascinant, on est loin du faste de l’empereur macédonien ! Cet après midi j’ai le temps de parcourir quelques kilomètres supplémentaires pour me rapprocher de la frontière turque. Le vent s’est levé et m’en fait baver jusqu’à Monastiraki où ma route file ensuite vers le nord. Sur le final c’est vent de trois quart arrière à travers les collines ocres. Le soleil commence à taper et je n’ai plus qu’une quinzaine de kilomètres pour en finir avec la Grèce. Alors je m’arrête à 14h30 à Ardanio. J’y rencontre Dimitri et Christos, deux retraités qui dégustent l’ouzo au café du pays. Ils prennent les affaires en main pour me trouver un logement. Au final ce sera au centre de santé du village où j’ai un lieu fermé et chauffé pour passer une belle nuit. Christos revient de la supérette du village avec du bon pain et de la fêta pour me confectionner un bon sandwich. « Je veux t’aider parce que la France et la Grèce sont de bons amis » me répète t-il sans cesse dans un anglais approximatif. Grâce à cet homme généreux je quitterai la Grèce avec un sentiment positif sur les gens qui l’habitent…J’ai désormais moi aussi de « bons amis en Grèce ! »
5 mars 2010
Les montagnes grecques pour Alexandropoli
Ce matin, je retrouve Ahmed au café pour un bon petit déjeuner. Il n’arrête pas de s’excuser de ne pas avoir trouvé meilleur endroit pour me loger. L’hospitalité des musulmans semble ne pas être une légende. Pourvu qu’il en soit ainsi en Turquie. Le ciel est très chargé et je ne m’attarde pas trop pour profiter du temps sec. J’arrive rapidement à Komotini où la cathédrale orthodoxe est jolie, mais je commence à m’en lasser car elles sont toutes construites sur le même format. D’ici, pour rejoindre Alexandroupoli sans passer par l’autoroute, c’est un peu un labyrinthe sur les petites routes. J’espère que je vais réussir à m’orienter correctement. Au départ, c’est facile, il me suffit de prendre la direction de Sapes dans une large plaine ponctuée de petites collines « gentilles » à franchir. Dans les villages traversés, c’est comme à Mega Pisto, il n’y a pas grand chose d’autre que des fermes et quelques commerces de proximité. De Sapes, je dois rejoindre Sykorrachi et ça commence à se vallonner en plus en plus. J’ai de l’énergie à revendre grâce au bon repas d’hier et grâce à mon pavé magique de Kalvas ! C’est même assez joli de traverser cette campagne reculée de Thrace. Ensuite il faut prendre vers Kirki et comme je m’en doutais en scrutant la ligne d’horizon, les choses sérieuses vont démarrer. Ca monte haut dans les montagnes et sur des pentes très irrégulières. De longs faux plats assez roulants alternent avec de véritables butoirs aux pourcentages incroyables. Chaque fois, c’est arrêt et poussée de vélo pour atteindre le replat suivant. La vue n’est pas celle que j’espérais car les nuages me cachent une partie de l’horizon. De plus la forêt de sapins et de chênes est assez dense et ne me laisse que peu d’ouvertures pour admirer la vallée. A Kirki, je bascule enfin vers le sud pour rejoindre la mer et Alexandroupoli. Ca descend tranquillement dans la forêt. Quelques gouttes de pluie me font forcer l’allure de peur de me faire rincer, mais rien de méchant au final. Dans la cité du grand Alexandre, le soleil se met même à briller. Joli phare qui orne le front de mer touristique long de 50m. Ensuite, c’est le port industriel de part et d’autre. Rien de bien fascinant, on est loin du faste de l’empereur macédonien ! Cet après midi j’ai le temps de parcourir quelques kilomètres supplémentaires pour me rapprocher de la frontière turque. Le vent s’est levé et m’en fait baver jusqu’à Monastiraki où ma route file ensuite vers le nord. Sur le final c’est vent de trois quart arrière à travers les collines ocres. Le soleil commence à taper et je n’ai plus qu’une quinzaine de kilomètres pour en finir avec la Grèce. Alors je m’arrête à 14h30 à Ardanio. J’y rencontre Dimitri et Christos, deux retraités qui dégustent l’ouzo au café du pays. Ils prennent les affaires en main pour me trouver un logement. Au final ce sera au centre de santé du village où j’ai un lieu fermé et chauffé pour passer une belle nuit. Christos revient de la supérette du village avec du bon pain et de la fêta pour me confectionner un bon sandwich. « Je veux t’aider parce que la France et la Grèce sont de bons amis » me répète t-il sans cesse dans un anglais approximatif. Grâce à cet homme généreux je quitterai la Grèce avec un sentiment positif sur les gens qui l’habitent…J’ai désormais moi aussi de « bons amis en Grèce ! »
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.

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