Petit déjeuner copieux et protéiné en compagnie de Yildiren. C’est exactement ce qu’il me faut pour affronter la route aujourd’hui. Le vent a un peu faibli et la pluie a cessé. Mais ça reste une épreuve de rouler sur ces collines ventées. L’agglomération d’Istanbul démarre dès Büyükçekmeçe à 40km du centre ville. Il faut savoir qu’il y a 13 millions d’habitants à Istanbul et 20 millions l’été ! En comparaison, la Grèce ne compte que 9 millions d’habitants. Entre Büyükçekmeçe et Kiüyükekmece (merci pour la « dactylo » qui déchiffre !), il y a une montagne terrible à gravir et le trafic est déjà dense. Cela va être de la folie pure de rejoindre le centre. Au sommet j’ai une belle vue sur les deux lacs et la mer de Marmara. Au loin, j’aperçois l’aéroport Ataturk qui est encore à 20km de l’entrée de la ville. Ensuite pas grand chose à voir, ni à dire, je roule tout à droite dans un flot continu de voitures et de camions. Je me demande comment ça va finir et puis je m’arrête dans une station service pour reprendre mes esprits. J’y rencontre Zafer qui conduit une camionnette. Il me propose spontanément de m’emmener jusqu’au centre. Quelle chance incroyable ! Après ma journée d’hier, je n’hésite pas une seconde à accepter son offre. C’est encore de la triche, mais là je n’ai aucun scrupule, ni aucun regret, car c’est une question de sécurité. Je ne sais pas comment ont fait les autres cyclotouristes pour entrer dans cette ville immense et en ressortir en un seul morceau. Pour ma part je préfère mettre mon ego de côté et jouer la sécurité. Bien sur, entrer dans la ville en camionnette, ça n’a pas le même charme, surtout qu’il s’agit d’un point essentiel de mon voyage. Mais parfois, il faut être un peu humble et accepter le fait que je ne me sentais pas capable d’affronter cette ville immense et sa circulation. Zafer a même du temps à me consacrer et nous commençons une visite guidée de la ville. Il est né ici et la connaît très bien. Il me balade de monuments en mosquées, en palais et en fortifications. Impossible de trouver meilleur guide, son anglais est parfait, c’est un businessman qui travaille dans les constructions de parkings à étages. Nous longeons les murailles byzantines, ces murs sont chargés d’histoire de Constantinople à Byzance, puis Istanbul. Nous arrivons enfin sur le détroit du Bosphore. Si j’avais pu deviner la côte africaine à Gibraltar, ici j’ai l’impression de pouvoir toucher le continent asiatique qui me tend les bras. Les palais des sultans sont incroyablement décorés, la résidence présidentielle est d’une beauté incommensurable. Les mosquées qui jalonnent notre tour ont toutes un charme fou. Zafer me fait passer par tous les points importants de la cité : Taskin square, le bazar, la route du Bosphore …Il m’explique l’histoire de chaque monument et c’est vraiment très intéressant. Sans lui je n’aurais pas appréhendé aussi bien la culture qui transpire dans cette ville. Il veut m’emmener voir la Mosquée Bleue et la Sainte Sophie, mais je tiens à parcourir ces derniers mètres à bicyclette. Nous nous quittons alors avec la promesse de se revoir en France lorsqu’il viendra pour son travail. Je grimpe la colline vers les deux mosquées dans un état d’esprit d’euphorie indescriptible. Je finis à pied car ça grimpe trop fort et me voilà arrivé ! Quel plaisir de manger un Simit (pain traditionnel au sésame) au pied de Aya Sofya. Je fais quelques photos puis pars à la recherche d’une auberge pour cette nuit. J’en trouve une, très abordable et tout près du centre historique. Je m’y pose quelques instants, puis je repars visiter la ville, à pied cette fois. La mosquée bleue est sublime autant par sa décoration extérieure que par ses mosaïques à l’intérieur. Je me rends au grand bazar où je découvre les couleurs formidables des échoppes d’épices et de loukoums. Il est immense et partagé par artisanat : tapis, orfèvrerie, tissus, cordonnerie, vannerie etc.. Le lieu bouillonne d’une excitation incroyable qui m’envahit. Si Rome est jalonnée d’innombrables églises, Istanbul n’est pas en reste avec toutes ses mosquées magnifiques. Les monuments sont ici très nombreux et il m’est impossible de les décrire tous. Je retourne à l’auberge à la nuit tombée, Istanbul m’a conquis ! Je pourrais vivre ici toute ma vie, le lieu est tellement hypnotique par sa culture, son histoire et sa vie bouillonnante. Demain, il faudra pourtant partir, la météo devrait être un peu plus clémente. Ainsi soit-il, ainsi soit la volonté d’Allah. Allah akbar..
10 mars 2010
Istanbul 3ème coin de l'europe sur 4
Petit déjeuner copieux et protéiné en compagnie de Yildiren. C’est exactement ce qu’il me faut pour affronter la route aujourd’hui. Le vent a un peu faibli et la pluie a cessé. Mais ça reste une épreuve de rouler sur ces collines ventées. L’agglomération d’Istanbul démarre dès Büyükçekmeçe à 40km du centre ville. Il faut savoir qu’il y a 13 millions d’habitants à Istanbul et 20 millions l’été ! En comparaison, la Grèce ne compte que 9 millions d’habitants. Entre Büyükçekmeçe et Kiüyükekmece (merci pour la « dactylo » qui déchiffre !), il y a une montagne terrible à gravir et le trafic est déjà dense. Cela va être de la folie pure de rejoindre le centre. Au sommet j’ai une belle vue sur les deux lacs et la mer de Marmara. Au loin, j’aperçois l’aéroport Ataturk qui est encore à 20km de l’entrée de la ville. Ensuite pas grand chose à voir, ni à dire, je roule tout à droite dans un flot continu de voitures et de camions. Je me demande comment ça va finir et puis je m’arrête dans une station service pour reprendre mes esprits. J’y rencontre Zafer qui conduit une camionnette. Il me propose spontanément de m’emmener jusqu’au centre. Quelle chance incroyable ! Après ma journée d’hier, je n’hésite pas une seconde à accepter son offre. C’est encore de la triche, mais là je n’ai aucun scrupule, ni aucun regret, car c’est une question de sécurité. Je ne sais pas comment ont fait les autres cyclotouristes pour entrer dans cette ville immense et en ressortir en un seul morceau. Pour ma part je préfère mettre mon ego de côté et jouer la sécurité. Bien sur, entrer dans la ville en camionnette, ça n’a pas le même charme, surtout qu’il s’agit d’un point essentiel de mon voyage. Mais parfois, il faut être un peu humble et accepter le fait que je ne me sentais pas capable d’affronter cette ville immense et sa circulation. Zafer a même du temps à me consacrer et nous commençons une visite guidée de la ville. Il est né ici et la connaît très bien. Il me balade de monuments en mosquées, en palais et en fortifications. Impossible de trouver meilleur guide, son anglais est parfait, c’est un businessman qui travaille dans les constructions de parkings à étages. Nous longeons les murailles byzantines, ces murs sont chargés d’histoire de Constantinople à Byzance, puis Istanbul. Nous arrivons enfin sur le détroit du Bosphore. Si j’avais pu deviner la côte africaine à Gibraltar, ici j’ai l’impression de pouvoir toucher le continent asiatique qui me tend les bras. Les palais des sultans sont incroyablement décorés, la résidence présidentielle est d’une beauté incommensurable. Les mosquées qui jalonnent notre tour ont toutes un charme fou. Zafer me fait passer par tous les points importants de la cité : Taskin square, le bazar, la route du Bosphore …Il m’explique l’histoire de chaque monument et c’est vraiment très intéressant. Sans lui je n’aurais pas appréhendé aussi bien la culture qui transpire dans cette ville. Il veut m’emmener voir la Mosquée Bleue et la Sainte Sophie, mais je tiens à parcourir ces derniers mètres à bicyclette. Nous nous quittons alors avec la promesse de se revoir en France lorsqu’il viendra pour son travail. Je grimpe la colline vers les deux mosquées dans un état d’esprit d’euphorie indescriptible. Je finis à pied car ça grimpe trop fort et me voilà arrivé ! Quel plaisir de manger un Simit (pain traditionnel au sésame) au pied de Aya Sofya. Je fais quelques photos puis pars à la recherche d’une auberge pour cette nuit. J’en trouve une, très abordable et tout près du centre historique. Je m’y pose quelques instants, puis je repars visiter la ville, à pied cette fois. La mosquée bleue est sublime autant par sa décoration extérieure que par ses mosaïques à l’intérieur. Je me rends au grand bazar où je découvre les couleurs formidables des échoppes d’épices et de loukoums. Il est immense et partagé par artisanat : tapis, orfèvrerie, tissus, cordonnerie, vannerie etc.. Le lieu bouillonne d’une excitation incroyable qui m’envahit. Si Rome est jalonnée d’innombrables églises, Istanbul n’est pas en reste avec toutes ses mosquées magnifiques. Les monuments sont ici très nombreux et il m’est impossible de les décrire tous. Je retourne à l’auberge à la nuit tombée, Istanbul m’a conquis ! Je pourrais vivre ici toute ma vie, le lieu est tellement hypnotique par sa culture, son histoire et sa vie bouillonnante. Demain, il faudra pourtant partir, la météo devrait être un peu plus clémente. Ainsi soit-il, ainsi soit la volonté d’Allah. Allah akbar..
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.

Je profite du clin d'oeil de la dactylo pour la remercier ! Ca fait plaisir de dévorer ces récits !!
RépondreSupprimerAymeric, avec Cécile, on se demande si t'as pu trouver le décathlon de Istanbul, si tu vas au coiffeur, et surtout, est-ce que tu ba... euh, non, désolé.
Pour le coiffeur, rassure toi, tu es fort à ton avantage sur la photo, mais justement, ça m'y a fait penser ! ^^
Encore félicitations pour cette troisième étape de l'aventure.
boost !
François
Euh, c'est Küçükçekmece et non Kiüyükekmece mais sans doute était-ce mal écrit sur mon manuscrit !!
RépondreSupprimerMerci maman pour tout le mal que tu te donnes...