21 oct. 2009

Santillana del Mar - Ribadeo

Les étapes précédentes ont été envoyées par courrier à la maison, elles seront bientôt insérées. En attendant je profite d’un accès internet et d’un clavier español (un peu particulier) pour vous livrer la suite !

Je me lève dans le parvis de l’église qui était vraiment idéal pour la nuit. Le petit déjeuner avalé, je poursuis ma route vers San Vicente...
Tout ça est vraiment magnifique, dommage que le soleil soit aussi timide aujourd’hui. Je double de plus en plus de pélerins à pied qui font la route jusqu’à St Jacques : Canadiens, Suisses, Francais, Espagnols et même un Coréen ! On échange quelques mots, un peu de nourriture lorsque c est la pause, nos adresses, ils me montrent des photos de leur famille, c’est toujours un échange très souriant et humble. Ca se termine invariablement par un "Buen Camino" qui synthétise à lui seul la simplicité de la vie sur ce trajet. Jusqu’à Llanes, je dois reprendre la nationale ce qui ne m enchante pas quand je découvre le nombre de camions qui la parcourent. Il y a des travaux de passage à 2x2 voies et je dois slalomer entre les cônes et les pelleteuses pour éviter de me faire écraser... (No comment 10km de galère). A Llanes, je délaisse enfin cet enfer pour ma pause de midi. Le temps est gris et je préfère rouler maintenant, puis arrêter ma journée plus tôt. Heureusement la route est désormais plus agréable, elle slalome entre les petits ports et les villages dans les hauteurs.
C’ est assez fatigant et épuisant pour les nerfs de faire ainsi le yoyo, mais les panoramas sont très sympas et puis je ne suis pas pressé.
Arrivé à Ribadesella, j’en ai plein les pattes, je continue doucement, puis tombe sur le petit village de Caravia. Ici il y a un grand préau pour le collège et une bibliothèque ouverte jusque 19h avec accès à internet gratuit. Pas d’ hésitations, je m arrête pour aujourd’hui.

Je me suis levé assez tôt ce matin, j’avais peur d’ être surpris là où je ne devrais pas trop être. Résultat, je dois attendre dans le froid que le jour se lève pour prendre la route. La barrière des Asturies derrière moi et le ciel couvert retardent la lumière. Je ne peux pas partir avant 9h, c’est dommage car je sais qu il risque fort de tomber des averses dans le journée et j aimerais bien rouler tant que le temps est sec.
La route vers Villaviciosa est assez sympathique, elle passe par de jolis petits villages ruraux qui respirent la montagne alors que l’on est à peine a 20 km de la mer. Apres Villaviciosa en direction de Gijon, le temps se gâte sérieusement, il se met à pleuvoir et la route monte assez fort. La vue sur les Asturies doit être magnifique par temps clair, mais je n’ai pas cette chance... La descente sur Gijon est longue et froide, j’ai hâte d’arriver pour m’abriter et me changer. Je sais que si je fais une pause avant, je n’aurai pas le courage de repartir sous la pluie, alors je continue ne serait ce que pour me réchauffer.
Gijon est une très belle ville dont les monuments sont très bien conservés, la cathédrale est petite, mais chaleureuse (j en avais besoin). Dommage qu’elle ferme ses portes à 14h. Je me retrouve dehors sous la pluie. Le vicaire me transmet quand même un plan et l’adresse d’une auberge pour les pélerins de St Jacques. J’hésite vraiment à y prendre une chambre pour être au chaud. Je préfère finalement aller voir à la bibliothèque s’il y a une connection internet, ça me permet aussi d attendre de voir si le temps s’améliore. Pas d’internet dans les grandes villes, mais la pluie se calme, le vent se lève et le ciel semble plus clair : je décide de repartir. Les premiers kilomètres vers Aviles sont encore humides, mais petit à petit, le vent chasse la pluie. Je ne m’attarde pas à Aviles qui n’est autre qu’un port industriel posé sur un bras de mer. Je continue de rouler tant que le temps est de mon côté. Le soleil fait même quelques percées. Tant mieux car la route n’est pas très passionnante. Je m arrête pour profiter d’une éclaircie sur le port de Soto del Barco. La ville est trop importante pour y passer la nuit, je continue mon chemin. A San Esteban, j’ai même un grand soleil grâce au vent. J’avais visé San Esteban, qui était un peu décalé par rapport à ma route, uniquement parce que la veille, j’étais passé par un autre San Esteban dont la petite église était simple, mais tellement belle. Je commence à croire au signe.
C’est un petit port qui était très important au début du siècle pour le chargement du charbon. Il y avait des anciennes grues restaurées avec de beaux panneaux explicatifs des différents systèmes, il y avait même des plans techniques, c’était très intéressant. J’ai aussi eu le temps de prendre une douche (froide) sur la plage, c’était... revigorant ! Ensuite la nuit est vite tombée, alors je me suis installé discrètement dans une des cabanes des grues de chargement, c’était propre, calme et abrité du vent.

Ce matin, j’étais surpris de voir que mes affaires étaient presque sèches alors qu il est tombé plusieurs averses dans la nuit et qu’il n’a pas fait très chaud. J’ai eu un peu de mal à émerger, on est si bien dans son duvet quand ça caille dehors. Il devait pleuvoir toute la journée, mais le matin, j ai eu un grand soleil magnifique. La route était vraiment agréable, elle sillonne la côte et tournicote un peu au gré des bras de mer. C’est aussi un peu vallonné. Au détour d’un virage, on est surpris par une petite crique battue par les rouleaux, une forêt humide qui sent bon la mousse fraîche ou un petit village qui hésite entre la mer et la montagne... A Luarca, une petite église toute blanche est plantée sur la falaise et fait également office de phare. Je m’y arrête pour manger malgré le vent qui souffle fort. Je me délecte de la sieste à l’abri du vent et sous les derniers rayons du soleil qui me chauffe les cuisses. De gros nuages s’amoncellent à l’horizon et je décide de repartir. Le vent souffle de plus en plus fort, c’est un vent d’Ouest : pas de chance. Je lutte pendant 35km sur la route nationale (pas d’autre choix) et àValdepares, j abdique pour aujourd’hui. Je tourne un peu dans le village et tombe sur un centre de connection internet. J’ai repéré un coin abrité pour dormir au niveau de l’église. Je vais aller faire à manger et m’installer pour la nuit...


Bisous a tous !
Aymeric!

4 commentaires:

  1. Bravo pour cette belle épopée Aymeric, j'attends de pouvoir dévorer chacun de tes récits avec grande impatience...
    Profite bien de cette aventure unique, je t'embrasse. Pierre.

    RépondreSupprimer
  2. quand on parle de l'espagne c'est tout de suite le soleil qui nous vient à l'esprit.mais je vois que ce n'est pas le cas de la côte ouest. Bon courage à toi et j'espère que plus tu vas descendre vers le sud et meilleur sera le temps.
    bisous
    isabelle VP

    RépondreSupprimer
  3. Nous avons remis le texte en forme avec les accents.

    Bisous,

    Papa

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Aymeric,

    Toute la famille lit avec bonheur les recits de ton voyage, et je suis particulièrement impressionée par toutes les rencontres qui jalonnent ton parcours,les petits signes sur la route, l'accueil et l'hospitalité de certains...quelle magnifique aventure.
    Camille repart lundi pour le Canada où l'attend son premier appartement à Monreal;Cette fois ci je pense qu'elle va vraiment s'installer...
    Nous sommes allés, toute la famille à la soutenance de thèse de Sebastien, c'était impressionnant de le voir dans sa robe noir et de le savoir à présent médecin. Martine et Jean Louis suivent également le recit de ton voyage et t'embrassent. Papi et Mamie ne parviennent toujours pas à envoyer des commentaires et des mails, mais tous pensent très fort à toi et sommes admiratifs de la réalisation de ton rêve, devenu une belle et enrichissante réalité.
    Belle route pour la suite de ton aventure.
    Plein de bisous
    Isabelle

    RépondreSupprimer

La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Nombre de visites : compteur pour blog