13 oct. 2009

AUCH – ARZACQ : Apologie d’une journée parfaite


En me levant, mes pensées sont toujours accrochées à Toulouse, je ne suis pas prêt d’oublier cette demi-semaine passée tous ensemble. Mais aujourd’hui, ça ne va pas être la même musique, ça promet d’être corsé. La température est vraiment glaciale, le brouillard flotte au creux des vallons et le soleil froid me glace aux sommets. Ca démarre par 5 km de descente et j’attends la première côte avec impatience pour me réchauffer. Les paysages embrumés du Gers sous la lumière rasante du petit matin suffisent à me réchauffer le cœur. L’Isle de Noé dans son trou prend des airs de Loch Ness. Baron et Montesquiou sur les sommets révèlent leurs charmes : cloche hélicoïdale pour l’une, bastide ciselée pour l’autre. Puis arrive la route magique : 10 km que j’attendais très difficiles, de multiples épingles, un point de vue de 360° annonciateur de grandes côtes etc…
Au lieu de cela, une route qui serpente, vallées et sommets couverts de pâtures rebondies à droite comme à gauche, puis les Pyrénées. Imaginez un mur ciselé qui découpe l’horizon, les nuages en dessous, puis les contreforts verts : une merveille !
En descendant de la crête, la providence me réserve une surprise de plus : un arc en ciel de brouillard qui se divise par la diffraction derrière mon visage (c’est un phénomène très rare que l’on observe aussi rarement qu’une éclipse).
La beauté du spectacle est trop intense, je me mets subitement à pleurer de joie. Les sanglots ne s’arrêtent plus pendant plusieurs minutes, il faut que je déverse ce trop plein d’émotions intenses que la route m’offre en si peu de temps. Subjugué, je tarde à reprendre mes esprits et perds ma route trois fois en dix kilomètres. J’arrive enfin à Castelnau. Je peux me reposer de la dernière côte qui m’offre un panorama complet du Bigorre.
C’est l’heure du farniente entre vignobles et étangs, l’après-midi sera plus paisible. Quelques raisins chipés le long de la route, une côte à 15 % montée à pied (mais rien ne pourra entacher ma bonne humeur du jour).
Arrivé à Poursiugues, le gymnase est resté ouvert, personne à l’horizon, je me faufile. A l’intérieur, douche, lessive, etc…Je ressors pour préparer à manger et tombe sur un chemin couvert de châtaignes : cueillette, ébogage, dîner, dodo au chaud !
Une journée parfaite !

1 commentaire:

  1. Ce phénomène optique naturel s'appelle un spectre de Broken.

    Plus de détails ici :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Spectre_de_Broken

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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