24 avr. 2010

Quelle fantastique journée

Une belle journée de repos qui démarre par des bonnes nouvelles. La météo annonce du soleil et des bonnes températures en Finlande. Voilà qui me rassure grandement. Je rejoins Villu et nous partons tout de suite à la pêche, canne à la main. L’hiver a été rude et les lacs si gelés que beaucoup de poissons n’ont pas survécu, ils sont restés emprisonnés dans la glace. Villu veut vérifier qu’il reste du poisson dans son étang. Nous trouvons beaucoup de poissons morts au bord du lac. Mais il est rassuré quand nous apercevons les petits bouts de pain utilisés pour appâter se faire dévorer par quelques poissons affamés. Villu en pêche un pour le fun et pour me montrer son aisance à attraper ces cibles fugaces. C’est Kira qui s’en régale. Il me fait visiter un séchoir où sont pendus des dizaines de poissons qui sèchent ici quelques mois après avoir été trempés dans de la saumure. Le poisson séché est une spécialité estonienne et j’ai pu en goûter hier. Puis nous allons jusqu’à la ferme voisine pour acheter du lait frais. Quel régal ce lait encore tout chaud de la traite du matin! Un produit on ne peut plus naturel, aucun traitement chimique, aucune pasteurisation ou autre traitement de ce genre. Un retour aux sources que j’apprécie à sa juste valeur. C’est devenu tellement rare dans nos sociétés aseptisées, de pouvoir déguster de telles saveurs authentiques. Les expériences nouvelles ne s’arrêtent pas là : Villu tient à me monter la véritable « country life in Estonie ». Nous allons couper du bois à la hache pour fendre ensuite quelques bûches. Je découvre alors qu’il s’agit plus d’une question de technique que de force pour venir à bout d’énormes rondins de sapin ou de bouleaux. Cette matinée est magique, nous toucherons à tous les petits et grands travaux de la vie à la ferme: abattage d’arbres à la tronçonneuse, vidange du tracteur, débroussaillage feu de nettoyage. Villu a acheté du poisson et entreprend de le fumer dans un fumoir. Quelques heures plus tard, le repas est prêt et c’est encore un vrai délice. En fin d’après midi, nous retournons à la ferme d’hier soir pour partager d’autres moments avec toute la bande. Ici, je découvre que l’on élève des sangliers et des autruches, c’est vraiment pas courant. Mais la grande expérience du jour, c’est la sauna ! A tous ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’aller au sauna, je recommande grandement de faire cette expérience au moins une fois dans sa vie. C’est très chaud mais tout est alors d’une quiétude infinie. C’est comme si la vapeur vous expurgeait de toutes les toxines mais aussi de tous vos problèmes. Un moment d’une sérénité rare. C’est magique et très reposant pour le corps et l’esprit. Nous partageons la « santa Beer » qui est elle aussi un vrai régal ! La deuxième soirée s’annonce à l’image de la première. L’alcool coule à flot la nourriture traditionnelle de la ferme s’étale sur la table. Boudins aux sang de sangliers, poissons, choux farcis, couenne de porc…On me fait également téter un breuvage tout à fait étonnant à base de fromage frais, de seigle et de sucre : très rafraîchissant ! La soirée est encore un merveilleux moment d’échanges et de partages. Nous sommes tous tristes de nous quitter demain mais désormais je sais que quelque part dans la campagne estonienne j’ai des amis à visiter.

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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