6 mars 2010

Türkiye !


Ce matin je retrouve Christos au café pour un bon petit déjeuner à base de pain et de feta. On ne peut pas faire plus typiquement grec, dans le café il y a autant à manger qu’à boire ! La météo n’est pas bonne et on annonce de la pluie pour la mi-journée. Je m’y attendais un peu car c’est souvent le cas quand je passe une frontière. Je ne me l’explique pas, mais c’est ainsi. Dans un premier temps c’est le vent qui me fait perdre mon sang froid. Deux kilomètres pour rejoindre la frontière à combattre un vent fort de Nord Est dans ces petites collines. Au moins il n’y a pas de montagnes à franchir cette fois, c’est un fleuve qui fait frontière. J’arrive à la barrière de douane et je découvre alors une place militarisée de toutes parts. Les conflits entre les deux pays se cristallisent ici. Je traverse l’Evras qui m’impressionne par la puissance de ses flots. Une haie de soldats grecs, puis turcs sur le pont long d’un kilomètre. A la douane turque sur l’autre rive, c’est un sacré bazar dans la file de voitures et de camions. J’aurai même un accrochage avec une voiture qui tente une marche arrière sans me voir. Les dégâts sont plus importants sur son pare choc que sur ma roue avant qui demeure intacte. Les douaniers me font signe de passer devant la file et j’entre en Turquie. Je roule pendant une vingtaine de kilomètres à travers les prairies, puis le ciel se charge. De le grêle ! J’avais vu la pluie, la neige, pas encore la grêle ! Je m’arrête dans un tout petit village à 7 km de Kesan. Au café on me paye mon premier thé turc. Quel délice de déguster ce chaud breuvage par petites lampées et au coin du poêle à bois lorsque dehors la neige redouble. Il neigera pratiquement toute la journée. Vers 15h, je file vers Kesan profitant d’une courte accalmie. C’est une grande ville et ça ne va pas être évident de trouver où dormir. Après quelques tentatives, je rencontre Mettin qui m’invite à boire un thé au chaud. Il me trouve un abri parfait dans un local d’une chaudière à charbon d’un immeuble au centre ville. Il y fait bien chaud ! Mettin revient à la nuit tombée pour m’apporter du pain et du jambon (de poulet évidemment) ainsi que quelques fruits pour demain matin. La nuit sera parfaite bien au chaud alors que dehors ça pèle sévère !

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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