9 mars 2010

De la folie pure

Encore un vent terrible ce matin et quelques gouttes de pluie. La situation ne s’arrange pas, mais je n’en peux plus d’attendre. J’ai des fourmis dans les jambes, rester deux jours sans pédaler, c’est inconcevable…Je prends mon destin en main et décide de tenter ma chance lorsque la pluie semble cesser. Trois kilomètres plus loin, elle est de retour et je dois déjà m’arrêter. J’attends une accalmie bien à l’abri dans un cabane qui fait office d’abris bus. J’y rencontre Rüstü qui évidemment me paye un thé bien chaud au café du coin. Il m’explique avec difficulté (les turcs ne parlent pas avec les mains comme les italiens ou les grecs) qu’il a un ami à 70km d’ici sur la route d’Istanbul qui pourra m’héberger. La pluie cesse un peu avant midi et il ne m’en faut pas plus pour me motiver à braver ce temps de chien. Démarre alors une « folle » étape avec un vent terrible et une pluie intermittente. Même quand il s’arrête de pleuvoir je suis mouillé car les camions me déversent des gerbes d’eau sur les jambes. A chaque véhicule qui me double je fait de gros écarts. La plupart du temps, la bande d’arrêt d’urgence est large et asphaltée mais sur certains tronçons, je dois rouler sur le bas-coté boueux et bosselé pour ne pas finir sous les roues de ces monstres de la route. Je censure les passages les plus dangereux pour ne pas effrayer ma famille. Mais avec le recul, ça n’était vraiment pas raisonnable et c’était même complètement stupide ! Mais cette attente a altéré mon bon sens et je n’ai pas eu le recul suffisant pour dire stop…Arrivé à destination à Selimpasa, je retrouve l’ami de Rüstü : Yildiren. Comme convenu, il me loge dans sa boutique d’horticulture où j’ai droit à un bon lit, à une douche et un repas de sultan. Je fais sécher mes vêtements devant le poêle à bois qui me réchauffe pendant de longues heures. Demain, il ne reste que 50km pour Istanbul, ça va être le grand jour !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Nombre de visites : compteur pour blog