Gare d’Avignon 8h15, je reprends la route après un mois d’arrêt. La nuit a été courte, impossible de dormir dans ces trains de nuit. Nous aurons 1h de retard et j’accueille cette nouvelle avec un large sourire. Ce sera toujours ça de moins à attendre le lever du jour dans un hall de gare glacé. A chaque arrêt, je guette par la fenêtre du compartiment, Dijon neige, Lyon neige, Montélimar neige…Mais le ciel a épargné Avignon. Je descends du train et le froid me glace les joues. Je fixe mes sacoches, passe ma banane autour de mes hanches : je suis prêt ! La ceinture de la banane me serre, preuve que j’ai réussi à faire un peu de gras pendant les fêtes. Je patiente 2 heures dans le hall qui s’agite petit à petit et reprend vie après la nuit glaciale. 8h 15 :le jour est levé, je pars. Sortir d’Avignon sera plutôt aisé puisque je connais un peu la ville depuis mon passage en décembre. Je rejoins une petite route qui longe la Durance. Elle n’est pas sur ma carte, mais je l’avais repérée sur internet avant de partir. Les bas cotés sont givrés et le fond des fossés pris dans la glace. Sous les premiers rayons de soleil d’hiver, le paysage brille. Je me réjouis d’être à nouveau sur la route même si j’ai du mal à réaliser que je suis parti pour 15 000 km et 7 mois d’absence.
Je fais ma première pause à Cabannes dans un joli square ; en repartant, je me trompe déjà de route et me retrouve à Saint Andiol sans le vouloir. Pas bien grave, cela me permet de découvrir un joli petit château du XII siècle. Mes jambes se portent bien et le vent est quasiment nul. Même si le froid me glace les mains, j’avance bien. Par contre je ressens déjà les effets de la nuit blanche et sans être fatigué physiquement, j’ai envie de dormir. Passage un peu au large de Cavaillon, mais ça n’est pas la saison des melons. Je prends l’itinéraire bis pour rejoindre Salon de Provence et je ne suis pas déçu par cette rallonge. A droite de la route, de belles falaises blanches surplombées par la garrigue verte m’accompagnent pendant plusieurs kilomètres. Je retrouve enfin ce sentiment incroyable qui m’a poussé pendant tous les kilomètres parcourus. Mes petits tracas s’effacent et mon esprit se vide, trop heureux de se focaliser sur la beauté de cette nature que je parcours.
Je traverse Salon sans y trouver quoique ce soit d’intéressant. A quelques km de là, je retrouve à Pélissanne. Je m’arrête pour déjeuner devant une charmante petite église. La sieste, bien qu’un peu fraîche, me fera le plus grand bien. Puis je reprends tranquillement la route vers Aix, une minuscule route déserte qui traverse les domaines viticoles des vins de Provence. c’est charmant sous ce beau soleil qui se décide enfin à me réchauffer. Une autre chaîne de falaises se découvre le long de la route, les couleurs sont magnifiques.
Arrivé à Aix, j’ai déjà 80 km au compteur, Il est 15h30 et je dois faire attention à ne pas me faire piéger par la nuit. Je visite rapidement la cité historique, puis tente de ressortir en direction d’un plus petit village pour passer la nuit. Mais en quittant la ville, je découvre un immense complexe sportif avec gymnase, tennis, plusieurs terrains de foot et de rugby, piscine etc… Lorsque l’entrainement de foot touche à sa fin, je demande pour passer la nuit au chaud dans un des bâtiments. Malheureusement, il n’y a pas de dirigeant et personne ne veut prendre la responsabilité de tout laisser ouvert. Tant pis, je dormirai sous le porche de l’entrée de la piscine à l’abri du vent. Le temps que je me prépare à manger et que je reprenne quelques forces, je découvre déjà du givre sur ma selle. Il est 18 heures. Cette nuit, il va faire froid. Je prépare ma couche et mes vêtements. Je m’installe vers 19h30.
6 janv. 2010
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
Albert Einstein.
La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.
C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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