3 nov. 2009

Sur le chemin de Fatima

Je décolle de Pénacova sans trop savoir ce que le temps me réserve. La météo annonce averses et éclaircies. Pour le moment le ciel est bas et il tombe une petite bruine. Je décide de tenter ma chance, car Pénacova est en altitude par rapport à Coimbra. La route qui m’y amène longe un cours d’eau qui a dessiné de belles gorges boisées. C’est très agréable de rouler d’autant que le soleil commence à percer . A Coimbra je me régale des gâteaux offerts par les étudiants. La ville est jolie, mais très difficile d’accès en vélo, je commence à avoir l’habitude ! La sortie sera encore compliquée à la recherche d’un pont sur le Rio Mondego. J’atteins tant bien que mal Condeixa, pressé sur le bas côté par les camions qui traversent les zones de travaux à toute allure. A Coninbriga il y a un site antique : colonnes et frontons sculptés qui me rappelle la Grèce de cet été. Je continue doucement ma petite route par Soure et sa jolie fontaine, puis Pombal et son magnifique château qui surplombe la ville. Je me repose longuement profitant des éclaircies dans la grisaille de la mi-journée. Dans l’après midi je dois longer un cours d’eau qui me promène de droite à gauche. Le long de la ligne de chemin de fer, le décor est bucolique et magnifique, alors je prends mon temps et flâne un peu, déguste quelques oranges assis sur la fontaine du village de Santiago de Litem. Encore quelques kilomètres, puis j’arrive à Espite. Ici il y a tout ce qu’il faut pour moi : une belle fontaine, un kiosque pour la nuit, un point d’électricité et un décor tout droit sorti d’un western spaghetti. Une rue pavée, le saloon qui fait face à une grande halle et l’église au bout de la rue. Je pars la visiter quand une femme m’interpelle. Je lui explique mon projet et annonce aller à Fatima demain. A ces mots elle me prend par le bras, sort une clé de sa poche et me présente une belle salle pour me loger cette nuit. Il s’agit de la classe du catéchisme, c’est parfait il y a des toilettes et du chauffage. Je m’installe sur le sol et prépare mon repas quand un homme sans doute son mari m’apporte du pain et du jambon fumé.
La générosité portugaise semble sans fin.

2 commentaires:

  1. La brave dame connaissait l'ascension du lendemain.
    Elle a admiré ton courage

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  2. Tout le monde t'a reconnue Annie

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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Albert Einstein.

La jeunesse est une victoire du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
Douglas MacArthur.

C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Nicolas Bouvier.
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